Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss Yazami a appelé, mardi à Rabat, les responsables des établissements pénitentiaires à observer un comportement “ouvert et transparent" lors de la visite du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, M. Juan Méndez, prévue en septembre prochain au Maroc. S'exprimant à l'ouverture d'une rencontre d'étude initiée par la délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, en présence des directeurs locaux et régionaux de ces établissements, M. Yazami a souligné que “le message essentiel à transmettre lors de cette visite est le fait que nous avons réalisé beaucoup de progrès, de manière pacifique, dans le domaine des droits de l'Homme et de la démocratie, mais il faut déployer davantage d'efforts dans un cadre de coopération commune". M. Yazami a indiqué que M. Méndez devrait, lors de sa visite, s'enquérir en toute liberté de la situation dans certains établissements pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques et centres de protection de l'enfance, et ce dans le cadre des conventions internationales signées par le Maroc dans ces domaines. D'autre part, M. Yazami a fait observer que le CNDH est conscient des difficultés que rencontrent les responsables sur ces établissements, ainsi que les contraintes quotidiennes auxquelles font face pour corriger les dysfonctionnements et les contradictions sociales au sein des prisons. Il a, à cet égard, estimé qu'une coopération entre ces responsables et les institutions nationales permettra de surmonter les obstacles dans ce secteur et réaliser des progrès dans le domaines des droits des détenus. Il a ajouté que les rapports du CNDH sur d'éventuels dysfonctionnements en matière des droits de l'Homme vise essentiellement l'amélioration de l'image du Maroc et sa position, en termes de respect des droits de l'Homme, à l'échelle internationale, rappelant, à cet égard, l'élaboration en cours d'un nouveau rapport sur la situation dans les prisons. Ce rapport, a-t-il fait remarquer, est le fruit de deux mois de visites dans plusieurs centres de détention. De son côté, le secrétaire général de la délégation ministérielle chargée des droits de l'Homme, M. Abderrazak Rouane, a indiqué que la reforme des établissements pénitentiaires est tributaire du chantier de la reforme de la justice et en premier lieu le code pénal, rappelant que le Maroc est signataire de plusieurs conventions de défense des droits de l'Homme. Il a appelé les responsables des établissements pénitentiaires à ne pas voir en la visite du responsable onusien seulement une occasion de contrôle, mais également une opportunité pour montrer les efforts déployés par le Maroc en matière des droits de l'Homme sur les plans législatifs et pratiques. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le sillage des réunions périodiques tenues par la délégation générale des droits de l'Homme avec les directeurs locaux et régionaux des prisons, s'assigne pour objectifs, la discussion du rapport rendu public par la commission de justice, de législation et des droits de l'Homme à la Chambre des représentants sur la visite qu'elle avait effectué, le 24 mai, dans la prison locale d'Oukacha à Casablanca, le renforcement des acquis de la réforme au niveau des établissements pénitentiaires, et les préparatifs en vue du mois sacré de Ramadan. Au menu de cette rencontre figurent notamment la présentation des rapports des directeurs régionaux sur la situation dans les prisons.