Pour l'Union Marocaine du Travail, 2012 sera l'année de lutte pour les libertés syndicales, les revendications de la classe ouvrière, la démocratie et la justice sociale. Voilà la conclusion générale des travaux de la session ordinaire du Conseil national de l'UMT, tenue samedi dernier à Casablanca. Miloudi Moukharik, secrétaire général de la centrale syndicale, qui cherche à apaiser les esprits, souligne que l'UMT « ne juge ni les individus, ni les intentions, encore moins la couleur politique, mais les actions et les décisions. » Un message tacite lancé envers le prochain gouvernement de Benkirane, comme quoi la pratique syndicale au sein de l'UMT ne relève nullement de la politique politicienne, laissent entendre des propos de Moukharik, confirmés par Noureddine Soulaik, membre du secrétariat national de l'UMT. «On attend la composition du gouvernement puis sa déclaration générale pour qu'on puisse avoir une vision claire et par conséquent fixer notre position», assure Soulaik. Précisons que lors de cette session, les débats ont été axés sur deux volets. Le premier porte sur les droits et les libertés syndicales et la violation de ces droits par le patronat en procédant encore aux licenciements abusifs au vu et au su des autorités publiques. Le deuxième volet concerne les droits sociaux. Pour Soulaik, il est inconcevable que certaines entreprises ne remplissent pas leur devoir, celui de payer les cotisations auprès des caisses de retraites. A cela s'ajoute, souligne notre interlocuteur, la prolifération des entreprises par intérim qui poussent comme des champignons et qui ne respectent pas le b.a.-ba du code du travail. D'une manière globale, le syndicat compte faire de la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique son cheval de bataille en 2012. Cela ne signifie pas qu'il va mettre au placard les revendications matérielles des travailleurs. Car comme le souligne Soulaik, « en dépit d'une augmentation des salaires, on assiste à une montée vertigineuse du coût de la vie. » En tout cas, c'est ce qu'a déclaré précisément le numéro 1 de l'UMT, lors de son allocution à l'ouverture des travaux du Conseil national, affirmant que l'UMT « veut un gouvernement progressiste… préoccupé par l'amélioration des conditions des couches populaires et à leur tête les travailleurs.»