« Je t'aime mon pays » : ce n'est nullement le titre d'une chanson comme peuvent l'imaginer certains, mais il s'agit bel et bien du slogan choisi cette année pour l'opération « vacances pour tous 2012 ». Cette grandiose manifestation qui a débuté lundi et dont le coup d'envoie officiel sera donné demain à la gare de Meknès par le ministre de la jeunesse et du sport, Mohamed Ouzzine, devra se poursuivre jusqu'au 2 septembre prochain. Le choix de la capitale ismaélienne contient une portée hautement symbolique. En fait, plus de 20% des bénéficiaires de cette opération proviennent du Moyen-Atlas et devront faire le passage par ce point ferroviaire avant de se rendre sur les lieux d'estivage, nous explique Mohamed Kartiti, président de la fédération nationale des colonies de vacances. Le programme « vacances pour tous 2012 » est destiné à trois catégories d'âge : les enfants entre 8 et 15 ans, les adolescents dont l'âge varie entre 15 et 18 ans et enfin les jeunes de 18 à 26 ans. Selon les initiateurs, le programme de cet été est étalé sur 5 étapes de 12 jours chacune. Pour Kartiti, « cette opération se veut plus qu'un moment de balade, c'est un moment d'encadrement et socialisation par excellence ». « Notre objectif est d'inculquer les valeurs du patriotisme et de la citoyenneté aux générations de demain », précise-t-il. Une vision partagée par Rachid Roukbane, président de l'organisation des pionniers enfants du Maroc, qui considère que les centres d'estivages constituent « un espace pour la construction de l'identité marocaine », tout en précisant que l'Etat dépense environ 110 millions de DH. Un effort louable, mais reste limité, juge-t-il. Le député du PPS préconise l'amélioration de ces centres pour qu'ils répondent aux normes internationales pour un meilleur rendement. Certes, le défi est de taille, requérant la mobilisation d'une enveloppe budgétaire estimée à 330 millions de DH, avance-t-il. Autre point non moins important, celui de la santé et du transport. Rachid Roukbane appelle à ce que ces centres soient dotés de plus de médecins pour assurer une sécurité sanitaire efficace à nos enfants. Côté transport, il stipule que l'Etat doit garantir la gratuité du transport à tout le monde. Evidemment cela nécessite une collaboration de tout le monde, y compris les collectivités locales. Pour l'été 2012, les organisateurs ont déjà dressé la barre haute en envisageant d'accueillir plus de 150.000 bénéficiaires. Pour ce faire, 150 centres et espaces ont été déjà mobilisés, dont 46 structures appartiennent au ministère de la jeunesse et des sports, 40 autres relèvent des campings urbains et 30 sont affiliés aux établissements de l'enseignement, sans omettre aussi les centres privés qui accueillent plus de 30 mille bénéficiaires. Une première : les organisateurs ont veillé à ce que la sécurité de ces espaces soit confiée à des sociétés privées. Professionnalisme oblige, estime Kartiti. Côté alimentaire, il est à souligner que le ministère de tutelle en partenariat avec la fédération nationale sont convenus d'augmenter la pension alimentaire attribuée quotidiennement pour chaque participant, pour qu'elle soit fixée à 25 DH pour les enfants, 35 DH pour les adolescents et 40 DH pour les jeunes. Renforcement des compétences Au-delà de l'aspect de divertissement, ces colonies de vacances ambitionnent d'être une véritable école de formation dédiée aux bénéficiaires. Ainsi des programmes de formations sont mis en places pour requalifier les jeunes animateurs et directeurs de centres d'estivages notamment en matière de management et de pédagogie. Des séjours linguistiques sont également prévus, entre autres... Dans la session printanière, 42.000 ont bénéficié de ces formations. Durant la période d'été, les organiseurs envisagent atteindre 250.000 personnes. Pour kartiti, un tel défi s'explique par la volonté de la fédération d'accompagner la stratégie de l'Etat visant atteindre 1, 5 trois millions bénéficiaires d'ici la fin de son mandat. Mais cela n'est pas suffisant, souligne-t-il. L'Etat doit fournir plus d'effort en matière de réhabilitation des ressources humaines, du renouvellement des équipements et la construction de nouveaux centres afin de répondre aux besoins d'une population de plus en plus nombreuse.