Un mouvement de solidarité a émaillé en saccade, durant la semaine écoulée, la faculté des lettres et sciences humaines, relevant de l'université. Une manière de s'opposer énergiquement contre les agressions dont la dernière victime était un enseignement chercheur, outre certains collègues, dans l'enceinte de l'établissement universitaire. Les professeurs, banderoles et slogans brandis, se sont donc insurgés contre ce phénomène de dérapage estudiantin perpétré par des bandes de délinquants irréfléchis. L'insécurité dans tous ses états, s'est alors érigée en réelle problématique mettant en « péril » aussi bien la quiétude du corps pédagogique et administratif que celle des étudiants. Au regard de ce facteur qui a suscité colère et indignation, la préoccupation majeure qui marque non seulement l'université Ibn Zohr, mais également la majorité de ses homologues du royaume, consiste, en premier lieu, en la capacité d'accueillir les flots grandissants des étudiants. Cette situation un peu singulière dans la capitale du Souss, ne cesse d'engendrer, en effet, des difficultés et des contraintes au niveau de la gestion, de la logistique, des ressources humaines... En effet, des effectifs débordants prennent d'assauts les facultés, notamment celle des lettres et sciences humaines, ainsi que celle des sciences juridiques, économiques et sociales dont les étudiants, chaque année, des quatre régions du sud marocain, viennent trouver leur place dans les unités universitaires relevant de cet établissement étatique pour un parterre étriqué d'enseignants. Outre cette équation qui ne cesse d'altérer l'enseignement supérieur en termes de capacités d'accueil, le souci tracassant réside pareillement dans la nature et la qualité du savoir prodigué afin d'assurer aux apprenants une formation adéquate au marché de l'emploi, en les armant d'outils appropriés pour leur permettre de se forger une personnalité au service de la patrie. Dans ce sens, un effort considérable a été déployé au niveau de l'intégration des licences professionnelles et des masters, dans le but de diversifier l'éventail des apprentissages et renforcer le degré des rendements. A ce propos, l'accent est mis, en fait, sur l'importance capitale que revêt cette formation productive dans le développement socioéconomique du pays, en pleine phase d'émergence. On retiendra également dans ce sillage, la nécessité de doter l'étudiant des moyens de fonder son propre existentiel en matière de qualification personnelle, à travers des prestations scientifiques, culturelles et créatives. On se focalisera, indicateurs et statistiques à l'appui, sur l'apport des apprentissages consentis auxquels tout l'intérêt est fondamentalement porté, en particulier à la recherche scientifique. Il y a lieu de constater la montée du phénomène de l'échec qui grossit, chaque année, chez les effectifs estudiantins, comparativement aux infrastructures et ressources humaines en possession, en dépit de l'ouverture de certains établissements universitaires aussi bien à Agadir, principal pôle d'attraction, que dans quelques provinces de la région et du relèvement, chaque année universitaire, de postes budgétaires qui atteignent plus de 70 en 2012. Enfin, on notera, non sans marque de dilemme, que, d'une part, des problèmes objectifs se posent intensément, à l'instar des universités nationales, particulièrement dans les métropoles à grande densité démographique. D'autre part, l'université Ibn Zohr et les établissements s'y rapportant affichent une forte distinction en matière de la dynamique des enseignants qui se déploient à fond pour surmonter la pression massive des étudiants, avec beaucoup de civisme et d'abnégation. Par ailleurs, on soulignera cet heureux « contraste », car plus les contraintes sont criants, plus les performances, au niveau des réalisations infrastructurelles et pédagogiques, sont notoires. L'animation culturelle et scientifique n'est pas non plus des moindres, puisqu'il ne se passe pas une semaine sans que tel ou tel établissement ne mette en place un séminaire, une journée d'étude, un forum ou un festival dans tous les compartiments de la vie estudiantine. Cependant, on ne peut non plus passer sous silence les déficits au niveau de la gouvernance et du relationnel qui, sans doute, exaspèrent le staff enseignants fort « minés » par la lourdeur des tâches assignées et déficience des conditions en place. Tous ces dysfonctionnements qui sont, pour le reste, solubles par une réelle volonté de concertation et de synergie, ne devraient, en aucun cas, faire perdre de vue les valeurs de tolérance et de communion, loin de tout esprit de conflit.