Le directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF) et président de l'Union internationale des chemins de fer (UIC) Région Afrique, Mohamed Rabie Khlie, a annoncé que l'UIC travaille pour arrêter une stratégie vigoureuse visant le développement harmonieux et efficace du rail au niveau de ce continent. Dans un exposé présenté en marge d'un séminaire sur la sécurité ferroviaire et le facteur humain, qui se tient mardi et mercredi à Tunis, M. Khlie a souligné que cette stratégie est actuellement en phase définitive de sa validation avant d'être présentée aux organismes et institutions régionaux à même de soutenir sa mise en œuvre. Il s'agit d'une stratégie ambitieuse qui s'intéresse à différents axes porteurs, tout en accordant une attention particulière aux chapitres de la sécurité et de la gestion des ressources humaines, a-t-il dit. Abordant l'état des lieux des réseaux ferroviaires africains, M. Khlie a affirmé que le diagnostic effectué dans le cadre de l'étude sur la vision stratégique de développement du rail en Afrique à l'horizon 2025 laisse constater qu'"à l'exception de quelques réseaux, notamment ceux de l'Afrique du nord, ayant emprunté, depuis déjà quelques années la voie de modernisation et de rénovation de leurs appareils de production, la plupart des entreprises ferroviaires africaines souffrent encore de plusieurs limites". Une telle situation s'explique, dans une large mesure, par le fait que ces réseaux n'ont été conçus qu'au cours du siècle dernier, selon une logique d'exploitation rapide et moins couteuse des richesses de la région a-t-il expliqué. Et d'ajouter que la longueur dudit réseau ne dépasse pas 90.000 km, soit moins de 5 % de la longueur totale du réseau mondial, avec une faible densité ne dépassant pas 3 km pour 1.000 km2 contre environ 400 km/1000 km2 en Europe par exemple. A cet effet, le président de l'UIC a relevé, que pour pallier à ces dysfonctionnements, plusieurs types de réformes et d'instruments ont été engagés allant de la restructuration, en passant par la concession jusqu'à même la privatisation, notant que ces actions partagent les mêmes ob jectifs stratégiques qui consistent à maintenir en survie ce secteur vital, voire le développer au niveau national, tout en l'inscrivant dans une vision régionale intégrée en vue d'améliorer l'insertion du continent africain dans l'ordre économique mondial. "Un profond travail reste encore à réaliser par la plupart des entreprises ferroviaires africaines, pour perfectionner les systèmes de management de sécurité et les rendre plus fiables et plus utiles au service d'une exploitation optimale de nos réseaux ", a poursuivi M. Khlie, affirmant que l'UIC - Région Afrique est disposée à soutenir toutes les initiatives allant dans le sens de donner une nouvelle impulsion au transport ferroviaire, en facilitant les échanges de bonnes pratiques entre les membres pour l'amélioration de leurs performances techniques, commerciales et environnementales Le responsable a annoncé à ce titre le montage, en étroite collaboration avec l'UIC et experts de renommée internationale, d'une formation technique qui sera destinée annuellement aux responsables opérationnels des réseaux africains s'intéressant aux différents métiers de sécurité et ce, en profitant des centres d'accueil et de formation des chemins de fer du Maroc.