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Agence française de développement : Un instrument stratégique de la coopération franco-marocaine
Publié dans Albayane le 20 - 05 - 2012

Le Maroc et la France o
nt toujours entretenu des relations cordiales qui ont survécu à un système international en changement continu. L'excellence de leurs rapports est à la fois dictée par l'histoire, par la raison et par la géopolitique d'une région maghrébine, d'une importance stratégique pour Paris, où le Maroc s'affirme comme étant un partenaire fiable, ouvert et démocratique. Dans cette vision des choses, l'affermissement des relations avec le royaume est un facteur déterminant permettant à l'Hexagone de maintenir sa présence en tant qu'acteur international de poids au-delà des frontières méridionales de l'Europe. Lequel rôle est indispensable à la promotion de sa puissance douce (soft power) et à l'équilibre des forces dans la région.
Pour Rabat, la France est un allié incontournable, d'un point de vue politique et économique, et le promoteur de son partenariat avec l'Union européenne (UE). Lequel partenariat, d'une nécessité vitale pour les deux parties, compense dans une large mesure l'absence d'une intégration régionale au niveau de la rive Sud de la méditerranée. Aussi, la France tient un rôle omniprésent dans le différend autour du Sahara occidental et soutient inconditionnellement l'initiative marocaine d'autonomie comme solution finale, crédible et réaliste. Hormis les échanges économiques et le dialogue politique qui structurent le processus de partenariat franco-marocain, l'aide publique au développement occupe une place de choix. La France s'est très tôt engagée à soutenir et à accompagner le processus de transition démocratique initié au Maroc sous Feu Hassan II et consolidé par le roi Mohammed VI. Et dans cette perspective, le rôle de l'Agence française de développement (AFD) a été décisif. Institution financière spécialisée, l'AFD est le pivot du dispositif français d'aide publique au développement et le promoteur de l'économie française dans les territoires d'outre-mer. Au Maroc, et dès 1992, cette Agence a été très impliquée, à travers ses prêts, dans le financement des projets de développement. C'est ce qui explique en quelque sorte le fait qu'elle y dispose de deux représentativités, à Rabat et à Casablanca. Ceci étant, depuis l'avènement du nouveau règne en 1999, le Maroc est entré dans une phase accélérée de son développement sociopolitique et économique global. Evidemment, les multiples projets lancés nécessitaient des financements colossaux. D'autant plus que, comme ce fut le cas dans la plupart des pays ayant entamé leurs processus de transition démocratique, ces projets avaient besoin d'un certain temps pour mûrir avant de commencer à générer les bénéfices. De là, le recours à la coopération internationale et aux bailleurs de fonds, comme sources complémentaires de financement, s'est imposé comme la solution la plus idoine. C'est dans cette perspective que l'AFD a vu son champ d'intervention au Maroc s'élargir.
Techniquement, les outils de financement de l'Agence se constituent principalement des prêts, mais incluent subsidiairement des subventions, des garanties, des contrats de désendettement et de développement et des fonds propres. Le recours à ces mécanismes dépendra des objectifs tracés, des besoins du pays concerné et certainement de sa situation financière puisque l'AFD, à l'instar des autres bailleurs de fonds internationaux, n'accorde ses financements que sur la base de critères objectifs. Elle a de ce fait besoin de garanties quant à la solvabilité du pays bénéficiaire du financement et sa capacité à mettre en marche le projet lancé. C'est ainsi que la stabilité qui caractérise le régime politique du Maroc et l'aspect ouvert et concurrentiel de son économie lui ont permis d'avoir la confiance des bailleurs de fonds dont l'AFD. Outre ces deux critères importants, le Maroc a pu acquérir, sur plusieurs années, une expérience non négligeable en matière de développement humain. De là, les projets lancés procèdent d'une vision claire, efficace et d'une planification élaborée. Ce qui ne laisse planer aucun doute quant à la réussite et la rentabilité du projet devant être financé.
D'un point de vue sectoriel, si l'action de l'AFD s'est articulée autour de trois axes stratégiques à savoir, la création d'un environnement économique stable, l'encouragement d'un développement durable et la promotion de la cohésion sociale, ses objectifs ont été revus pour aller de pair avec ceux de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), qui est une vision développementaliste globale lancée en 2005 par le souverain. Comme on peut lire sur son portail officiel (www.afd.fr), dans la continuité de son action antérieure, l'AFD se concentre davantage sur :
- L'amélioration des conditions de vie des populations, à travers la gestion urbaine et le renforcement des infrastructures et des services de base.
- La réduction des déficits sociaux fondamentaux, à travers des appuis aux secteurs de la santé et de l'éducation.
- Une gestion rationnelle de l'eau et de l'environnement.
- Le renforcement de la compétitivité de l'économie, dans une perspective d'arrimage à l'Europe et d'accélération du libre-échange.
Evidemment, des sommes importantes ont été affectées pour la réalisation de ces objectifs. Au total, et jusqu'en 2009, les engagements du groupe AFD au Maroc ont dépassé les 2,2 milliards d'euros. Ce qui fait du royaume l'un des premiers clients de cette Agence.
Plus récemment, la France a financé, via son agence de développement, une multitude de projets d'envergure lancés au royaume simultanément. Signalons à titre d'exemple le financement en partie du tramway de Casablanca après celui de Rabat, ou encore du projet de Train à grande vitesse (TGV). L'AFD intervient également dans le cadre de projets structurants tels le Plan Urgence, le Plan Numeric 2013 ou encore le Plan Maroc Vert. Concernant ce dernier programme, le Conseil d'administration de l'AFD du 29 septembre 2011 a adjugé en faveur du royaume un financement de l'ordre de 50,3 millions d'euros dont un prêt de 50 millions et 0,3 million à titre de subvention du programme agricole marocain. Les conventions y correspondantes (prêt et subvention) ont été cosignées, le 8 mars 2012, en présence du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, par Alain Juppé, ministre d'Etat, ministre français des affaires étrangères et européennes, alors en déplacement au Maroc, Nizar Baraka, ministre de l'économie et des finances et Joël Daligault, directeur de l'AFD au Maroc. Comme nous informe un communiqué de l'AFD, ce financement destiné aux régions de Tanger-Tétouan, Taza-Al Hoceima-Taounate et Fès-Boulemane, contribuera à la mise en œuvre du deuxième volet du Plan agricole destiné à l'amélioration du revenu des exploitations familiales des zones défavorisées par le financement de projets productifs. Les petits agriculteurs seront donc les bénéficiaires exclusifs de ce programme. A vrai dire, l'Agence française est très impliquée dans les projets destinés au monde rural et aux zones défavorisées. Depuis plus de 15 ans, les concours accordés au royaume dans ce sens ont cumulé un montant de 194 millions d'euros dont récemment un prêt concessionnel de l'ordre de 60 millions d'euros visant à financer le deuxième Programme national de routes rurales (PNRR 2). Avec un apport de 20% du budget global, l'AFD est l'un des premiers contributeurs extérieurs à ce programme. Les collectivités locales et l'Etat y contribuent respectivement à hauteur de 15% et de 25%. En outre, l'Agence française codétient, avec des actionnaires privés, une filiale, Proparco, qui est une institution financière de développement. Présente au Maroc depuis 1992, Proparco a vu son activité évoluer à tel point que le Maroc est devenu en 1997 son premier partenaire. En 2009, les engagements bruts de cette agence au royaume s'élèvent à environ 80 millions d'euros. La microfinance se présente comme l'un de ses principaux champs d'intervention. En 2008, à titre d'exemple, Proparco a émis une garantie de 100 millions de dirhams en faveur de Al Amana, première association de microfinance au Maroc. Ce qui lui a permis de contracter un crédit auprès d'une banque et de renforcer ses fonds propres. L'on sait que Al Amana joue un rôle pionnier en matière de financement des microprojets. Ce qui a permis à des milliers de Marocains d'améliorer leur cadre de vie.
Ces projets, et bien d'autres, financés en partie par l'AFD, dont la plupart sont désormais opérationnels, pourront compenser leur coût budgétaire dans un proche avenir. De même, leurs bénéfices certains et calculés ne tarderont pas à se faire sentir et serviront à financer d'autres projets. Au final, le citoyen marocain se présente comme l'unique destinataire et bénéficiaire de ces politiques publiques à connotation développementaliste. C'est là un défi qu'a pu relever le Maroc sous la conduite roi Mohammed VI.
( Créé en 2004 à Rabat, le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion indépendant, intervenant dans les thématiques nationales fondamentales, à l'instar de celle afférente au conflit du Sahara occidental marocain. La conflictualité structurant la zone sahélo-maghrébine constitue également l'une de ses préoccupations majeures. Outre ses revues libellées, « Etudes Stratégiques sur le Sahara » et « La Lettre du Sud Marocain », le CEI initie et coordonne régulièrement des ouvrages collectifs portant sur ses domaines de prédilection. Sous sa direction ont donc été publiés, auprès des éditions Karthala, « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) » (décembre 2009), « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile » (janvier 2011) et « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies » (septembre 2011). En avril 2012, le CEI a rendu public un nouveau collectif titré, « La Constitution marocaine de 2011 – Analyses et commentaires ». Edité chez la LGDJ, ce livre associe d'éminents juristes marocains et étrangers à l'examen de la nouvelle Charte fondamentale du royaume.


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