Les premiers référentiels nationaux des protocoles thérapeutiques communs viennent d'être validés et seront diffusés auprès des principaux destinataires à savoir la communauté médicale, les institutions concernées ainsi que les intervenants dans le domaine de la santé, les médecins prescripteurs et les pharmaciens d'officines. Mais de quoi s'agit-il au juste ? Eclairage On entend par référentiels de prise en charge des maladies, les recommandations de bonnes pratiques médicales (RBPM) retenues comme références dans la prise en charge des maladies dans le cadre de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et ce, en vue d'harmoniser la pratique médicale, d'améliorer la qualité des soins offerts aux malades. Ce grand chantier qui hissera haut et fort la qualité des soins et qui va contribuer énormément à l'amélioration de la prise en charge des maladies dans notre pays, est le fruit d'un partenariat scientifique entre le ministère de la Santé, l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM), la société Marocaine des Sciences Médicales (SMSM) et l'ordre national des médecins (ONM). Ainsi, sur une quarantaine de référentiels (46) de prise en charge des maladies, trois viennent d'être totalement validés, il s'agit, entre autres, des de l'hypertension artérielle (HTA) qui concerne prés d'un tiers de la population marocaine, de la glomérulonéphrite aigue (GNA) et du syndrome néphrotique. Par ailleurs, 09 autres référentiels de prises en charge des maladies sont en cours de réalisation et verront très bientôt le jour, ce qui permettra d'élargie les recommandations de bonnes pratiques médicales et ce pour le plus grand bien des patients. En outre, vingt trois (23) référentiels sont en cours. Ce travail qui demande une très grande maitrise de la pratique médicale et une réelle volonté d'accomplir et de servir les bonne pratiques médicales, exige une disponibilité, une grande dextérité, beaucoup de patience et d'altruisme pour mener à bien des études scientifiques précises comme le veut la pratique du noble art. Le résultat de toutes ces actions stratégiques va révolutionner la prise en charge thérapeutique des maladies au Maroc, en termes d'accessibilité à une plus large population et cela à moindre coût, ce qui ne manquera pas de constituer parallèlement un tournant décisif dans le déroulement et le devenir de l'Assurance Maladie Obligatoire au Maroc (AMO). En premier lieu, les pathologies les plus fréquentes Le comité scientifique de la SMSM, en parfaite collaboration avec les sociétés savantes spécialisées marocaines, a veillé à ce que les premiers référentiels soient consacrés aux pathologies les plus fréquentes et les plus lourdes dans leur prise en charge thérapeutique. De ce fait, les référentiels de prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA), qui constitue à elle seule 70% des affections de longue durée, du diabète de type 1, des syndromes néphrotiques, du Syndrome de Behcet et des glomérulopathies, sont fin prêts, seront imprimés en plusieurs exemplaires, et seront disponibles sous formes électroniques pour qu'ils soient facilement consultables. Les référentiels qui vont suivre sont ceux du diabète de type 2, du cancer bronchique, des cancers du sein, des pathologies prostatiques (adénome et cancer), des maladies psychiatriques et des maladies thyroïdiennes. L'aboutissement de ce travail résulte de la convention qui lie les quatre instances sus citées, selon un cahier des charges bien précis. Et selon plusieurs médecins aussi bien universitaires, publics, privés et militaires et certains experts en économie de la santé, cela constituera un tournant décisif dans le déroulement et le devenir de l'Assurance Maladie Obligatoire au Maroc (AMO). Mise en pratique sur le terrain des référentiels Il faut rappeler que l'Article 32 du décret n°2-05-733 pris pour l'application de la loi 65/00 de l'AMO, stipule que les clauses tarifaires de la convention nationale sont établies par référence à la nomenclature générale des actes professionnels, à la nomenclature des actes de Biologie médicale et à la nomenclature des actes paramédicaux en vigueur et des références médicales opposables établies sur la base des protocoles thérapeutiques. C'est sur cette base juridique que ce travail scientifique titanesque, piloté par le ministère de la Santé, a été lancé en 2007 et vient aujourd'hui de donner ces premiers fruits. Les référentiels de prise en charge des maladies chroniques seront intégrés dans les protocoles thérapeutiques des programmes nationaux de santé publique. Les praticiens du secteur privé sont concernés par les référentiels de prise en charge des maladies et contribueront de ce fait par les bonnes pratiques médicales qui sont les mêmes pour tous les médecins (public ou privé), car la pratique de la médecine est une et indivisible. Il faut penser maintenant aux procédures de mise en pratique sur le terrain de ces référentiels avec pour objectif l'appropriation de ces référentiels par tous les médecins prescripteurs. Il faut préciser que les référentiels de prise en charge des maladies sont les recommandations de bonnes pratiques médicales (RBPM), retenues comme référence dans la prise en charge des maladies dans le cadre de l'AMO et ce, en vue d'harmoniser la pratique médicale et d'améliorer la qualité des soins offerts aux malades. La réussite de l'implantation de cet outil de régulation de la consommation des médicaments au Maroc, mentionné dans les textes de loi régissant l'ANAM, piloté par le ministère de la Santé, exige son appropriation par les médecins prescripteurs et cela impose de mettre une véritable stratégie de communication pour promouvoir ces référentiels de prise en charge des maladies au Maroc. Il s'agit maintenant de procéder à une grande campagne d'information qui sera menée auprès des médecins prescripteurs dans plusieurs régions du Royaume.