En 2010, près de la moitié de la population mondiale, soit près de 3,3 milliards de personnes, était exposée au risque de paludisme. Chaque année, environ 216 millions personnes contractent la maladie et près de 655.000 en meurent. Les habitants des pays les plus pauvres sont les plus touchés. Le thème de la Journée mondiale contre le paludisme 2012, "Maintenir les progrès, sauver des vies : Investir dans la lutte contre le paludisme", marque un tournant décisif dans l'histoire du contrôle du paludisme. La réduction de l'empreinte du paludisme, tel que ce fut le cas ces dix dernières années, comme la réapparition des parasites paludéens dépendent, dans une large mesure, des ressources qui seront investies dans les efforts de contrôle au cours des prochaines années. La Journée mondiale de lutte contre le paludisme a été instituée par l'Assemblée mondiale de la Santé lors de sa 60e session en mai 2007. Elle a pour but de faire prendre conscience de l'effort mondial nécessaire pour lutter efficacement contre le paludisme. Elle donne l'occasion : - aux pays affectés de tirer parti des expériences des uns et des autres et de s'entraider; - à de nouveaux bailleurs de fonds de rejoindre un partenariat mondial contre le paludisme; - aux institutions académiques et instituts de recherche d'attirer l'attention tant des experts que du grand public sur leurs progrès scientifiques et aux partenaires internationaux, aux entreprises et fondations de montrer les actions entreprises et de réfléchir aux moyens de développer davantage ce qui a bien marché. Le partenariat "faire reculer le paludisme" a été créé en 1998. Il fédère les efforts de l'OMS, de l'UNICEF, de la Banque mondiale, du PNUD et d'autres partenaires dans la lutte contre le paludisme. Ils sont à l'origine de cette journée pour lancer un appel aux laboratoires pharmaceutiques et aux pays donateurs afin qu'ils soutiennent l'initiative visant à rendre disponible un nouveau médicament qui sauverait la vie chaque année de centaines de millions de personnes touchées par cette maladie. L'UNICEF entend s'appuyer sur son réseau d'approvisionnement mondial pour mener le combat mondial en vue de réduire la mortalité due au paludisme. UNICEF : Une mobilisation constante UNICEF et ses partenaires travaillent avec les plus gros fabricants du monde afin de développer la production de médicaments de grande qualité, de telle sorte que chaque enfant et chaque communauté, ayant besoin de ces médicaments, puissent les obtenir rapidement. L'UNICEF lance également un appel aux pays donateurs pour qu'ils aident les pays où le paludisme est endémique à effectuer le paiement des nouveaux médicaments Outre son combat pour améliorer l'accès aux médicaments, l'UNICEF soutient les programmes de lutte contre le paludisme dans plus de 30 pays d'Afrique. En plus des médicaments antipaludiques, l'UNICEF a fourni l'an dernier près de 5 millions de moustiquaires, ainsi que des insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires, pour une valeur totale d'environ 17 millions de dollars EU. En empêchant le moustique de piquer et en tuant le moustique porteur de paludisme, la moustiquaire imprégnée d'insecticide peut diminuer les cas de contamination de façon spectaculaire - et les décès. L'UNICEF apporte également son soutien aux programmes d'éducation des communautés afin d'améliorer les connaissances locales en matière de prévention du paludisme et l'usage approprié des moustiquaires traitées. Les programmes enseignent également la façon d'identifier les symptômes de cette maladie et l'importance d'un traitement rapide. Ces deux éléments sont essentiels dans la lutte contre le paludisme, qui frappe souvent tout au long de l'année et peut être confondu avec d'autres maladies. Qu'est-ce que le paludisme? Le paludisme est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques. On pensait à l'origine que cette maladie provenait des zones marécageuses, d'où le nom de paludisme dérivé du mot ancien 'palud', marais. En 1880, les scientifiques ont découvert la véritable cause du paludisme, un parasite unicellulaire appelé plasmodium. Ils ont ensuite découvert que le parasite était transmis d'une personne à une autre par les piqûres d'un moustique Anophèle femelle, qui a besoin de sang pour nourrir ses œufs. L'Afrique paie un lourd tribut Chaque année, 300 millions de personnes sont atteintes du paludisme, c'est une maladie qui tue plus de 3000 personnes par jour, en Afrique subsaharienne. Le taux de mortalité dû au paludisme est d'au moins 85% en Afrique, de 8% en Asie du Sud-est, de 5% dans l'Est de la Méditerranée et de 1% dans l'Ouest du Pacifique. Actuellement, environ 40% de la population mondiale des pays les plus pauvres du monde pour la plupart sont exposés au paludisme. Le rapport 2011 sur le paludisme dans le monde souligne qu'une étape importante vers l'atteinte des objectifs internationaux dans le domaine de la lutte contre le paludisme a été franchie en 2010. Entre 2000 et 2010, des réductions de plus de 50% des cas de paludisme signalés ont été enregistrées dans 43 des 99 pays touchés par la transmission, alors que 8 autres pays ont affiché des tendances à la baisse de 25 à 50 %. Les estimations font état de 216 millions d'épisodes palustres en 2010, dont 81% dans la région Afrique de l'OMS, soit 174 millions de cas. Le nombre des décès dus au paludisme est estimé à 655 000 pour l'année 2010, dont 91% en Afrique. À l'échelle mondiale, 86% des décès imputables au paludisme ont frappé des enfants de moins de 5 ans. Première cause de mortalité infantile en Afrique Le paludisme, une maladie transmise par un moustique, est responsable de plus d'un million de décès d'enfants par an - la plupart d'entre eux ayant moins de cinq ans. Quatre-vingt-dix pour cent des décès surviennent en Afrique, au sud du Sahara. Le paludisme est la première cause de mortalité infantile en Afrique. Sur les dizaines de millions qui survivent à cette maladie, un bon nombre sont handicapés physiquement et mentalement. Le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. Si les secteurs privé et public collaborent efficacement, nous pourrons rapidement réorganiser le marché des médicaments antipaludiques et faire d'énormes progrès dans la lutte pour faire reculer cette maladie. Les financements internationaux débloqués pour lutter contre le paludisme n'ont cessé d'augmenter pour culminer à 2 milliards de dollars en 2011. Bien que conséquentes, les sommes affectées sont encore bien en deçà des ressources nécessaires pour atteindre les cibles définies en matière de lutte antipaludique estimées à plus de 5 milliards de dollars par an pour la période 2010–2015. Maintenir les efforts de contrôle du paludisme est un investissement dans le développement. L'investissement continu dans le contrôle du paludisme va désormais propulser les pays endémiques sur le chemin de l'accomplissement des Objectifs du millénaire pour le développement 2015, en particulier les objectifs liés à l'amélioration de la survie des enfants et de la santé des mères, à l'éradication de la pauvreté et au développement de l'accès à l'éducation. Le paludisme autochtone complètement éliminé du Maroc depuis 2003 Grâce aux efforts déployés par le Ministère de la Santé et ses partenaires dans la lutte contre cette maladie, le Maroc a été certifié par l'OMS, en mai 2010, pays indemne du paludisme autochtone. Pour préserver cet acquis, le Ministère de la Santé a élaboré et mis en place une nouvelle stratégie de prévention de la réintroduction du paludisme. Cette dernière vise essentiellement le contrôle du paludisme importé de l'étranger, et le renforcement des activités de surveillance, de dépistage et de lutte contre les vecteurs dans toutes les provinces réceptives. Sur le plan épidémiologique, la situation actuelle au Maroc se caractérise par le maintien de l'élimination du paludisme autochtone et par le dépistage, chaque année, d'environ 200 cas de paludisme importé de l'étranger. Pour célébrer la journée mondiale de lutte contre le paludisme, le 25 avril de chaque année, plusieurs réunions de sensibilisation sont prévues au niveau régional et provincial, avec la participation des professionnels de santé du secteur privé et public.