La capitale du Souss vient d'abriter un événement de taille. L'Office Chérifien des Phosphates (OCP), initiateur de cette action d'envergure, en compagnie de l'Institut National de Recherche Agronomique (INRA), se lance dans une opération phénoménale qui consiste à mettre en fonction le projet d'instauration des cartes de fertilité en Afrique dont l'objectif majeur ambitionne d'ancrer la révolution verte à travers le continent. Ce sont des centaines de représentants de plusieurs nations africaines qui ont pris part à cette rencontre, depuis jeudi dernier à Agadir. Le développeur de cette initiative de haut degré de civisme compte calquer son expertise réussie sur le sol national sur d'autres superficies, sur la base des données géographiques, en vue de se doter d'un système d'assistance à la décision de fertilisation et de mise au point des produits innovants adéquats pour les multiples spécificités sol/culture en Afrique. En effet, la carte de fertilité des sols du Maroc couvre plus de 9 millions d'hectares et permet de connaitre les caractéristiques des sols qui, elles-mêmes, permettent de définir les types et quantités d'engrais optimaux. Dans une optique d'entraide sud/sud en matière de sécurité alimentaire, afin de maximaliser toutes les potentialités intrinsèques des pays des environs, l'OCP vise alors la réalisation d'un outil identique dans les pays d'Afrique subsaharienne. En fait, par le truchement d'une stratégie basée sur la création, cette institution étatique de notoriété mondiale se mobilise pour mettre en avant un produit accessible et particulièrement bien approprié aux besoins des terres des agriculteurs africains. Il s'agit en effet, de TERACTIV, une solution fertilisante intégrée, née de cet entrain novateur. En fait, cette solution joue le rôle d'engrais, étant essentiellement formé de roche réactive phosphatée marocaine, permettant un apport continu de phosphate libéré progressivement dans le temps. Elle se consacre, par la suite au rôle d'amendement à travers un apport de calcium et de soufre et répond au besoin de réhabilitation des sols. Par conséquent, cet outil, axé sur le modèle marocain, sera mis en place dans les différents pays africains, couvrant les trois aspects suivants : - Mise au point d'approche agronomique et de techniques d'évaluation de fertilité des sols - Une solution de conseil en fertilisation optimale Ce Système d'Information Géographique (SIG) permettra, en effet, aux institutionnels et professionnels de chaque pays respectif de définir les stratégies optimales d'utilisation des engrais, tout en réduisant les coûts et l'impact sur l'environnement. En outre, pas moins de cinq phases sont à prévoir pour l'implémentation de chaque carte, à savoir le développement d'un logiciel de gestion de la base de données des informations collectées, le scan des cartes disponibles, l'analyse des données de sols, le calibrage des tests de fertilisation des sols et la formation des équipes locales. Dans cette dynamique, le mali a été retenu pour la première implémentation de la carte hors du Maroc, à travers un partenariat entre le ministère de l'agriculture du Mali, l'Institut d'Economie rurale du même pays et l'OCP. D'autres partenaires similaires devront, par la suite, compléter cette ronde, tant sur le plan de financement que sur celui de l'expertise technique. Deux sites pilotes ont été choisis pour l'instauration du projet qui a été lancé au premier semestre 2012 et qui va s'étendre sur trois ans : Ségou avec 1,5 M d'ha de riz et Koutiala avec 1 M d'ha de coton. La carte de fertilité des sols du mali sera rendue accessible aux paysans par le biais des chambres régionales d'agriculture et des unités d'appui-conseil locales de l'office du riz du Niger et de la Compagnie Malienne du Textile (CMDT). Enfin, il faut bien dire que, lors de cet imposant séminaire qui a drainé nombre d'opérateurs de pays africains dont pareillement des journalistes spécialisés, des interventions pertinentes ont suscité des échanges fructueux autour de cette opération qu'initie l'OCP dont la stratégie vise la diversification et l'innovation, entre autres, de son premier engrais phosphaté, enrichi en soufre. Il convient de rappeler que l'agriculture africaine connait aujourd'hui une fragilisation du fait notamment, de la faible consommation d'engrais et aussi d'un appauvrissement voire d'un épuisement des sols. En effet, l'Afrique représente 18% des terres cultivées, mais ne représente que 3% de la consommation d'engrais mondiale, consommation bien en deçà des standards requis. L'OCP s'engage alors, à mettre en œuvre une stratégie volontariste, étalée sur trois ans, en direction du développement de l'agriculture africaine.