On en parle peu, on feint même de les ignorer par pudeur, tabou, pourtant les infections sexuellement transmissibles (IST) ne cessent de se propager et posent un réel problème de santé publique. Selon les estimations on compte prés de 600.000 IST par an, c'est dire toute la problématique de ces infections. Le SIDA mis a part, elles se traitent bien pour peu que l'on s'adresse à son médecin traitant. Elles peuvent aussi être facilement évitées, heureusement. De toutes les maladies vénériennes, mot qui trouve son origine aux temps anciens (Vénus, la déesse de l'amour), la plus dangereuse et la plus meurtrière reste le SIDA dont on n'a pas encore trouvé un traitement radical. Mais cela ne doit pas pour autant nous faire oublier toutes les autres maladies ou infections sexuellement transmissibles, pas forcément mortelles, mais dont les conséquences peuvent parfois être dramatiques. Au Maroc, l'accroissement des I.S.T. devient préoccupant. Si nous tenons compte des statistiques de la Santé Publique et de l'important écart qui existe entre la déclaration des cas et la réalité, nous constaterons que les IST, avec plus de 600.000 cas par an environ, arrivent au 1er rang des maladies transmissibles, avant même la tuberculose (30.000). Pourtant les I.S.T. n'arrivent qu'au 5ème rang dans les prestations de service de la santé publique. Notons que dans notre pays la dissémination des I.S.T. est essentiellement favorisée par la prostitution dont les formes sont de plus en plus multiples et variées. Agir sur les comportements Les I.S.T., au même titre que le tabac ou l'alcool, sont liées étroitement au comportement de l'individu. Agir sur ce comportement, bien que difficile, devient un impératif pour mener à bien la lutte contre ces maladies. En effet, le SIDA a bouleversé toutes les données préventives en matière d'I.S.T. Il est reconnu actuellement que les IST hébergent le virus du Sida et qu'elles en assurent la multiplication et la sécrétion. Comme il a été démontré récemment que la prise en charge correcte des I.S.T. conduit à réduire de manière statistiquement significative la transmission du VIH. Sans perdre de vue la stratégie éducative en profondeur, véritable prévention, nous devons par conséquent accorder une place de choix à la stratégie curative des I.S.T. Des conséquences et des risques Chez l'homme : les douleurs chroniques sont possibles, mais sans qu'il y ait forcément des lésions anatomiques. Il peut persister des difficultés pour uriner, par resserrement de l'urètre ou des douleurs par des inflammations de la prostate ou prostatite chronique. Chez la femme : les principales conséquences sont les risques de la stérilité ou ceux liés à la grossesse. Les infections des trompes ou salpingite reconnues et traitées tardivement peuvent cicatriser en rétrécissant le diamètre de la trompe, ou provoquer des adhérences, qui vont empêcher la libre circulation de l'ovule. Autre risque à long terme, une tumeur maligne ou cancer de l'utérus qui fait suite à l'infection par certains types de virus appelés condylomes. Certaines infections peuvent avoir des manifestations ailleurs dans l'organisme, par exemple la blennorragie qui est une urétrite due à une bactérie présente dans les voies génitales appelée gonocoque, peut provoquer des arthrites infectieuses. La syphilis peut entraîner des infections des méninges et du système nerveux. Le SIDA est associé à de multiples infections, en particulier des poumons, du système nerveux, du tube digestif, que ce soit à cause du virus lui-même ou à cause des affections qu'il a provoquées. Il en est de même de la déficience immunitaire propre à la maladie. C'est à cause de cette faillite du système immunitaire que la maladie est mortelle si aucun traitement ne lui est opposé. En cas de grossesse, le contaminé du fœtus au travers du placenta est a craindre. C'est ce qui se passe par exemple pour le virus du SIDA, ou pour l'hépatite B. Au cours de l'accouchement, c'est le cas, de la blennorragie, de l'herpès génital, du VIH encore une fois Pour les maladies transmissibles également par voie sanguine comme le Sida et l'hépatite B, les transfusions et le partage des seringues constituent des voies royales de transmission. D'un point de vue strictement économique, ces IST ont un coût considérable pour le malade et la société, coût qui pourrait être évité grâce à l'attitude préventive de chacun d'entre nous. D'un point de vue humain, elles sont une véritable hécatombe (33 millions de morts dans le monde pour le seul sida) dont 90% se situent dans les pays pauvres, ceux justement qui ne bénéficieront pas des traitements de pointe en raison du coût économique que cela représente. D'un point de vue éthique enfin, on peut se demander s'il est bien normal qu'au nom de son simple confort (le refus du préservatif), on accepte de mettre en jeu la vie des autres. La fidélité pour éviter les risques ? Prendre le temps de connaître son partenaire. C'est à la fois le moyen pour instaurer la confiance dans le couple, et un moyen pour que le passé sexuel de l'un et de l'autre ait le temps de s'évacuer. Il faut compter 3 mois pour l'apparition d'une séropositivité. Limiter le nombre des partenaires. Le chiffre idéal est 1 seul partenaire, ce qui signifie la fidélité. La fidélité est donc un moyen simple pour limiter le risque. Toutefois, cette fidélité a des limites puisqu'elle est liée à la confiance réciproque des deux partenaires. Etre très rigoureux concernant l'hygiène corporelle qui doit être stricte. Consulter le médecin face à toute anomalie au niveau des organes génitaux , de brûlure au moment d'uriner ou d'écoulement d'un liquide ou de pus par le méat urinaire ou si les urines sont troubles, de douleurs. Liste de quelques Infections sexuellement transmissibles La Trichomonas, le chancre mou , les condylomes vénériens , les gonococcies, la blennorragie, l'hépatite B, l'herpès génital , la syphilis, le SIDA, les chlamydias, les mycoplasmes, les cytomégalovirus. La liste est longue, nous n'avons fait qu'énumérer quelques maladies, c'est dire qu'il faut être très vigilent.