Les MST constituent un véritable problème de santé publique. D'après les estimations de L' OMS, les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont responsables de 250 millions de nouvelles infections chaque année. L'éclosion de la pandémie sur SIDA vient amplifier la problématique des MST. Les MST par leur mode de transmission, touchent aussi bien l'homme que la femme, mais il s'avère à travers des données épidémiologiques et cliniques que les MST chez la femme revêtement les particularités suivantes : Les MST se transmettent plus facilement à la femme qu'à l'homme, du fait de la vulnérabilité de l'appareil génital féminin sur le plan anatomique et physiologique. Les MST chez la femme sont peu ou pas symptomatiques, elles ont tendance à se manifester à un stade tardif de complications. Enfin, la transmission verticale des agents infectieux au cours de la grossesse et l'accouchement transfert les problèmes des MST de l'adulte au fœtus et au nouveau-né. Problématique des IST et du VIH/SIDA 1. Définition et classification des IST Les maladies sexuellement transmissibles (IST) constituent un groupe de maladies transmises principalement par contact sexuel entre deux partenaires dont d'un est infecté. L'être humain représente le seul réservoir connu pour les germes qui sont à l'origine de ces maladies. Bien que toutes les IST puissent être prévenues, un traitement curatif n'est pas disponible actuellement pour l'ensemble de ces infections. Ainsi, on classe ces maladies en IST curables et IST incurables (infections à étiologie virale comme le VIH, l'hépatite B et l'herpès). Les germes qui peuvent être transmis par voie sexuelle sont classés en cinq groupes : les bactéries, les virus, les protozoaires, les champignons et les ectoparasites. 2. Les IST : cause importante de morbidité et d'incapacité Longtemps négligées, les IST ont connu un regain d'intérêt dans les dernières années suite à l'arrivée d'une nouvelle IST qui s'est rapidement disséminée jusqu'à atteindre l'ampleur d'une vraie pandémie : celle du VIH/SIDA. Les IST sont fort répandues. L'OMS estimait en 1995 que plus de 300 millions de nouveaux cas de IST curables apparaissaient chaque année dans le monde. Deux régions semblent être les plus touchées : l'Asie du Sud-est et l'Afrique Subsaharienne. Au Maroc, depuis l'instauration de la déclaration des IST, le nombre de ces de IST notifiés accuse une augmentation d'année en année : il est passé de 103 343 en 1992 à 212 240 en 1998. Les femmes représentent la majorité des cas déclarés (70%). Compte tenu de l'importance de la sous notification, de la fréquence du recours aux soins dans le secteur privé et de la l'automédication (surtout chez l'homme), le Ministère de la Santé estime l'incidence des IST dans le pays à 600 000 nouveaux cas par an. Les IST les plus couramment rencontrées en santé publique au Maroc se manifestent par des leucorrhées (pertes vaginales), des urétrites (écoulement urétral), ou des ulcérations génitales (dues à la syphilis, le chancre mou ou l'herpès) qui sont moins fréquentes. 3. Complications et séquelles des IST Les complications et les séquelles des IST chez les femmes sont de deux ordres : Gynécologiques suite à l'ascension des germes vers le haut appareil génital Obstétricales avec des conséquences graves sur la grossesse et sur le nouveau né. La plupart des IST est transmissible de la mère au nouveau né pendant la grossesse et au cours de l'accouchement. 4. L'infection à VIH/SIDA : Une nouvelle IST incurable et mortelle. Dés le début des années 80, une nouvelle IST incurable et mortelle (l'infection à VIH/SIDA) a été identifiée, elle s'est rapidement disséminée à travers le monde entier jusqu'à 80% des cas d'infection à VIH/SIDA. Le VIH gagne encore et toujours du terrain : Partout dans le monde ; Dans les communautés peu touchées jusqu'ici ; Flambée dans certaines régions Historique de l'épidémie du VIH/SIDA 1981 Premier cas de SIDA rapporté aux Etas-Unis ; 1982 Définition du cas de SIDA par le CDC d'Atlanta ; 1983 VIH-1 et VIH 2 isolés ; 1985 Test de diagnostic (Elisa) développé et commercialisé ; 1985-1990 Progression rapide en Afrique Subsaharienne, Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Amérique Latine, Australie. Mise en place des programmes de contrôle du SIDA. 1990-1995 Progression rapide en Asie du Sud et du Sud Est et Europe Orientale Incidence élevée en Afrique SubSaharienne. Stabilisation en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest. 1995 Introduction de la tri thérapie 1998 Estimation de l'ampleur de la pandémie VIH/SIDA (Source : UNAIDS) Personnes vivant avec les VIH/SIDA : 33,4 millions Nouveaux cas d'infection en 1998 : 5,8 millions Nombre cumulé de décès dus au SIDA : 13,5 millions (2,5 millions en 1998) 70% des cas mondiaux dans le continent Africain Le SIDA est en hausse dans les pays pauvres : 95% des nouvelles infections dans les pays pauvres 1/10 a moins de 15 ans Plus de 10% de la population infectée dans 9 pays africains. Le SIDA est en baisse dans les pays riches : Diminution de 80% des décès dus au SIDA (Europe) Diminution de 50% des cas de SIDA Au Maroc, le premier cas de SIDA a été diagnostiqué en 1986. Jusqu'en fin octobre 1999, 673 cas cumulés de SIDA-maladie ont été déclarés. Progressive du nombre de cas. Le ratio M/F est de 2/1, les tranches d'âge les plus touchées entre 20 et 40 ans (68%) La maladie est plus fréquente chez l'homme célibataire (55%) et chez la femme mariée (35%) Le mode de transmission prédominant est sexuel (75%) La transmission hétérosexuelle représente (66%) Par les docteurs Laila Hessissen et L. Karboubi - CHU Ibn Sina Rabat Source : www.santemaghreb.com/maroc/