Dans une semaine doit naître le 7 milliardième habitant de notre planète. Selon les prévisions de l'Organisation des Nations-Unies pour la population, ce chiffre devrait croître tout au long du XXIème s. pour atteindre les quelque 10 milliards de terriens en 2100, voire davantage si les taux de fécondité évoluent. Bonne ou mauvaise nouvelle pour la planète? Nous n'avons jamais été aussi nombreux sur Terre. Le 31 octobre 2011, la population mondiale franchira officiellement le cap des 7 milliards d'humains, selon un rapport des Nations Unies. Par certains aspects, ce chiffre record peut être perçu comme une réussite pour l'humanité : il témoigne d'une espérance de vie plus longue (68 ans en moyenne, contre 48 en 1950) et d'un meilleur accès à la santé. Mais, pour l'Organisation des Nations-Unies pour la population (UNFPA), il soulève la question des moyens mis en oeuvre pour lutter contre les disparités et pour préserver les ressources de la planète. Au cours des soixante dernières années, la population mondiale a été multipliée par trois et, selon le rapport, elle devrait dépasser les quelque 10 milliards d'humains d'ici 2100. Chaque année, elle s'accroît de 80 millions de personnes -soit l'équivalent de la population allemande. Mais à en croire les tendances actuelles, la répartition des humains devrait évoluer. A titre d'exemple, les populations allemande et éthiopienne s'élèvent actuellement à 82 millions pour les premiers et 83 millions pour les seconds. Une répartition considérée comme équivalente. Mais, si l'on considère le taux de fécondité de l'Ethiopie -soit 5 enfants par femme- et celui de l'Allemagne -qui n'est que de 1,5 enfant par femme-, les chiffres ne seront plus du tout équilibrés d'ici quatre décennies, avec 75 millions d'Allemands contre 174 millions d'Ethiopiens. De la même manière, on relève des inégalités de répartition démographique sur le seul continent africain : le Nigéria devrait être le troisième pays le plus peuplé au monde en 2100, derrière la Chine et l'Inde. La maîtrise de la fécondité, l'enjeu de demain Le taux de fécondité est donc la notion clé de l'évolution démographique de notre planète. Il est globalement estimé à 2,5 enfants par femme mais cette moyenne ne rend pas compte de larges disparités. La fourchette s'étend en fait de 1,7 enfant dans les pays développés à plus de 5 enfants dans les moins développés. Prospérité, meilleure éducation et accès à la contraception réduisent drastiquement la fertilité globale, au point que de nos jours certains pays riches doivent faire face à une chute préoccupante de leur population -peu de naissances contre un fort taux de vieillissement. Dans les pays les moins avancés, la maitrise de la fécondité représente également un enjeu de taille car un nombre élevé de maternités compromet les chances de réussite des femmes dans la société. Selon l'Organisation des Nations unies pour la population, il est donc nécessaire de mobiliser toutes les ressources afin que les pays en développement, africains notamment, puissent contrôler leur démographie. Cette démarche passe par le développement de la planification familiale (selon le rapport, 3 femmes sur 4 désireraient y avoir accès), et par celui de l'éducation sexuelle. Gérer les ressources naturelles Un autre point d'interrogation concerne les ressources futures pour faire vivre la planète. Les problèmes environnementaux sont déjà fort présents en ce début de siècle; ils risquent de s'intensifier avec les besoins en nourriture, énergie et logements. Il faut actuellement 18 mois à la Terre pour que se régénèrent les ressources naturelles utilisées en une année. Et le manque d'eau est au cœur de toutes les problématiques : « Le monde devra faire face à un déficit de 40% entre les demandes et les ressources disponibles d'ici 2030 », indique le rapport des Nations unies. L'avenir des villes qui se développent de manière galopante au détriment des zones rurales est également préoccupant. Dans les pays en développement, les zones urbaines rencontrent des problèmes de gestion des déchets, des problèmes sanitaires et accusent un déficit de services publics. Toutefois, selon François Farah, représentant de l'UNFPA, il n'est pas pertinent de parler de "surpopulation" car les limites sont difficiles à estimées. Il préfère quant à lui raisonner en termes de «bien être individuel et social», avec l'idée qu'une population optimale est celle qui permet aux individus de vivre ensemble, dans les meilleures conditions possibles.