Avec une croissance estimée à 4,8 %, un déficit circonscrit autour de 4 % et une inflation de 2 %, le budget 2012, qui annonce la couleur de la rentrée économique se présente sous le signe de la préservation des acquis et du maintien des équilibres. Selon ses orientations générales présentées le 9 septembre en Conseil des ministres, le projet de loi de finances 2012 se veut conciliateur entre la nécessité de consolider les choix fondamentaux du pays et l'impératif de relever les défis liés à la poursuite et à l'approfondissement des grandes réformes constitutionnelles, la consolidation des principes et mécanismes de bonne gouvernance et des bases d'une croissance forte et durable et l'amélioration de l'accès des citoyens aux services et aux équipements de base dans le cadre d'une politique sociale solidaire. Pour le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, il s'agit d'une équation qui pose les défis d'"une plus grande efficacité dans les choix de la politique économique du pays, en faisant preuve de "plus de volontarisme". Le ministre a précisé, vendredi dernier, dans une déclaration à la presse que le budget 2012 sera élaboré avec des perspectives d'augmentation de 8 milliards de DH de l'investissement public afin de maintenir et soutenir la croissance. Une caisse de compensation sur-sollicitée La Caisse de compensation connaît un surbooking, les dépenses de subvention des produits de première nécessité dépassant aujourd'hui les 5,5 %. Les charges de compensation seraient de l'ordre de 40 milliards de dirhams pour l'année prochaine. Le gouvernement prévoit à cette fin la mise en place d'un fonds de solidarité sociale qui va aider à ce que l'effort consenti par cette caisse soit allégé. Une note d'orientation de la loi de finances adressée en août dernier aux membres du gouvernement par Abbas El Fassi, chef du gouvernement, appelle à maîtriser les dépenses en dessous de la barre des 3 % du PIB, tout en insistant sur l'accélération de la réforme du système de compensation pour le rendre plus équitable et permettre une meilleure marge de manœuvre pour le budget d'investissement. Le budget 2012 est élaboré d'ailleurs sur la base d'un baril de pétrole à 100 dollars. Dépenses de fonctionnement : l'Administration appelée à la diète La correspondance du chef du gouvernement, en date du 29 août dernier, insiste également sur la nécessité de dégraisser les dépenses de l'Etat, appelant les différentes administrations à réduire leur train de vie en limitant les frais liés notamment au parc automobile et en rationalisant les achats et la location des bâtiments. Le chef du gouvernement appelle également à réduire les charges des télécoms par le recours notamment aux nouvelles technologies, à rationaliser les frais d'hébergement, de restauration, de réception, d'organisation de conférences, de manifestations et de missions à l'étranger. Un effort supplémentaire est également sollicité pour ce qui est de l'achat ou la construction de nouveaux édifices publics et des logements de fonction et des dépenses des études. L'exercice 2012 devra également placer dans sa ligne de mire l'atténuation du déficit de la balance commerciale qui s'est soldée, selon l'Office des changes, par un déficit estimé à 106,5 milliards DH au titre des sept premiers mois de 2011, contre 87,9 milliards l'année précédente. * de l'Agence Map