Au Maroc, l'incidence du cancer du sein tourne autour de 12. 000 nouveaux cas chaque année, c'est-à-dire ceux pour lesquels un bon diagnostic a été fait, il reste bien entendu tous ceux qui ne le sont pas et qui certainement sont très nombreux. A l'échelon mondial, les spécialistes du cancer ne cessent de tirer la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des décideurs et des responsables sur la montée de ce terrible mal. L'incidence de ce type de cancer ne cesse d'augmenter à travers le monde, il en est de même chez nous, plus particulièrement chez les femmes de plus de 50 ans. En revanche, cette maladie reste rare chez les femmes de moins de 35 ans voire exceptionnelle chez celles qui ont moins de 20 ans. Les statistiques montrent également que dés l'âge de 40 ans, le risque de l'existence du cancer du sein se multiplie une fois et demie tous les dix ans De l'utilité de la mammographie Sur la base de ces quelques éléments forts utiles car ils permettent de bien situer le problème du cancer du sein, nous pouvons dire que tout praticien (généraliste ou spécialiste) sera confronté plusieurs fois au cours de son exercice au cancer du sein. Mais pour agir efficacement, promptement et surtout pour ne pas passer à côté d'un cancer du sein dans sa phase initiale, le praticien doit avoir toutes les armes pour faire un diagnostic précis, ce qui augmente considérablement les chances de guérison des femmes atteintes par ce mal pernicieux. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience collective, tous les intervenants dans la prise en charge du cancer sont conscients des enjeux que représente ce fléau et ils sont tous soucieux d'apporter une réponse efficace, unifiée et rapide afin d'infléchir la courbe du cancer du sein et de mieux maitriser sa prise en charge au Maroc. Parmi les examens qui permettent de faire un diagnostic précoce du cancer du sein, il y a la mammographie .La mammographie est un examen très important puisqu'il permet de dépister très tôt et de manière fiable un cancer du sein. Le pronostic étant lié au stade de la tumeur au moment du diagnostic, plus celui-ci est précoce, meilleures sont les chances de guérison. Un examen essentiel Cet examen permet d'étudier la structure du sein, qui est constituée de la glande mammaire. Il faut savoir qu'un sein jeune est dense, très riche en glande et donc, difficile à examiner. Avec l'âge, la glande s'appauvrit, en palpant soi-même le sein, on peut trouver une boule, à condition que celle-ci soit assez grosse. C'est tout l'intérêt de la mammographie : elle permet de trouver une lésion, un nodule ou des calcifications encore toutes petites, avant même qu'elles ne soient "palpables". De plus, cet examen peut dépister une grande majorité des affections du sein : le cancer, bien sûr, mais également des kystes ou des calcifications des vaisseaux, sans gravité. Ces anomalies peuvent être bénignes, c'est-à-dire non cancéreuses, ou malignes. Des examens complémentaires sont ensuite réalisés et seul le prélèvement du tissu permet d'affirmer avec certitude la présence d'un cancer. Grâce à la mammographie interventionnelle, il est désormais possible de réaliser une ponction des kystes ou des lésions en même temps que la radio. Le but est de faire une biopsie et de l'analyser ensuite. Sans douleur Il faut préciser que la mammographie de dépistage est souvent couplée à un autre examen, l'échographie, notamment chez les femmes jeunes qui, on l'a vu, ont des seins très denses. C'est alors le radiologue qui décidera de la nécessité ou pas de ce deuxième examen. En règle générale, la mammographie est un examen simple, rapide et sans douleur. Cependant, il peut être douloureux chez certaines femmes car on est obligé de comprimer le sein afin d'étaler les tissus et donc, de mieux voir la structure du sein. Lorsqu'elles ont ce qu'on appelle une mastose, avec des noyaux durs, la compression fait mal, mais juste le temps de l'examen ! Quand doit-on faire une mammographie ? Elle est réalisée sur prescription médicale : c'est le médecin qui détermine s'il est nécessaire ou non d'en faire une. En général, toutes les femmes de plus de 50 ans doivent être contrôlées tous les deux ans au minimum. Mais les femmes qui ont déjà eu un cancer du sein ou dont la mère, la sœur ou la tante ont souffert jeunes d'un cancer du sein ou de l'ovaire doivent démarrer cette surveillance avant 50 ans. Certains signes doivent aussi amener à faire rapidement une mammographie : bien sûr, la découverte d'une boule dans le sein, mais aussi une gène qui persiste, la modification de la couleur du sein ou encore l'apparition d'un écoulement au niveau d'un mamelon. Enfin, d'autres facteurs peuvent imposer une mammographie avant l'âge de 50 ans, comme une première grossesse tardive, par exemple, mais tout cela se décide avec le médecin traitant. Le problème reste lié à l'accès pour toutes les femmes à risques de pouvoir bénéficier de cet examen essentiel qui permet de faire un diagnostic précoce et donc de pouvoir agir très vite. Malheureusement, la mammographie n'est disponible qu'au niveau de quelques hôpitaux, elle ne profite qu'à quelques femmes. Concevoir la réalisation des mammographies de masse en vue de lutter efficacement contre le cancer du sein n'est pas à l'ordre du jour. Les femmes qui peuvent se payer cet examen dans le secteur privé ne sont pas nombreuses, comme le sont celles qui bénéficient d'une prise en charge de type AMO. Dans ces conditions, on peut se poser des questions pour savoir ce que deviennent toutes ces pauvres femmes qui demeurent dans les zones enclavées, celles qui habitent au niveau des régions où il n'y a pas d'hôpital, pas de médecin, ni d'infirmier . Que deviennent toutes les femmes démunies qui ne peuvent se payer cet examen ? Pourquoi ne pas prévoir des unités mobiles pour réaliser cet examen là où il n'y pas de structure hospitalière ? Pourquoi ne pas sous-traiter cet examen dans le privé, comme c'est le cas pour la dialyse ? Pourquoi les appareils sont souvent en panne ? A quand la démocratisation de la mammographie ? C'est là quelques questions de bon sens qui méritent des réponses. En attendant, mesdames, mesdemoiselles vous voilà bien informées, surtout n'hésitez pas à nous contacter pour plus de précisions sur le sujet.