Depuis sa création, le football continue de réunir plus de fans et de passionnés autour du monde, sans doute pour la beauté du spectacle, les gestes techniques, les buts … c'est ce qui fait le charme de ce sport. Mais selon plusieurs avertis, le plus attirant en football c'est le degré de rivalité qui existe entre les clubs et leurs supporters qui dépasse dans certains cas le cadre sportif. Qui n'a jamais entendu parler des agressions lors du derby Milan - Inter ? Des échanges de tirs entre les ultras de Liverpool et ceux d'Everton ? Et surtout des joueurs qui se donnent à fond pour ne pas perdre ce derby. Casablanca a son propre derby elle aussi, un minimum de 2 fois par an, la vie des Casablancais change son cour normal, pour un match pas comme les autres, un match qui réunit le plus des critères du professionnalisme de toutes les parties disputées au Maroc. En évoquant le derby casablancais, il ne faut pas oublier de saluer des personnes mémorables qui ont offert leurs vies dans le but d'offrir aux marocains de quoi être fiers par la suite. Rajaouis ou wydadis, tous les casablancais connaissent le père du derby, l'homme qui a fait du Wac sa fille du cœur, et du raja celle du cerveau. Mohamed Ben Lahcen plus connu sous le nom de «Père Jégo», né en 1900 d'un père commerçant avec lequel il fera le tour de plusieurs pays du monde. Déjà à l'âge de 18 ans en plus de son baccalauréat, il parlait le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais. Il découvert le football durant les 3 ans qu'il a passés en France. De retour au pays, il commença à le pratiquer en tant qu'arrière droit du club US Athlétique de Casablanca jusqu'à la fin des années 20, en étant un joueur moyen qui ne donne aucun signe d'un prodige sportif dans le futur. Après, Père Jégo entama une double carrière, celle du journaliste sportif et en même temps un coach considérable. Vers la fin des années 30, il s'associa avec Hajj Mohamed Benjelloun pour fonder un géant du football marocain, le Wydad, dont il devient le coach et le secrétaire général. Pour les joueurs, il n'était pas un simple coach mais aussi le père, le frère et le confident, ce qui explique le succès de l'équipe sacrée championne du Maroc 4 fois sous son commandement. Suite à des problèmes avec la direction, il quitta le Wydad pour fonder un autre géant, le Raja en 1949 auquel il enseigna le style sud américain qui tend vers le spectacle, un caractère qui symbolise le Raja même après 63 ans de sa fondation. Malheureusement sa fin n'était pas digne d'un tel homme. En lui rendant visite quelques jours avant sa mort, ses amis ont trouvé un homme qui lisait les journaux sous la lumière d'une bougie et dans la solitude. Le père a dépensé tout ce qu'il avait pour ces jeunes talents qu'il a eus le plaisir de les voir honorer le football marocain, africain et arabophone lors de la coupe du monde au Mexique en 1970. Il décéda le 30 août de la même année.