La diplomatie marocaine a vivement critiqué la Cour européenne de justice (CVRIA) suite à l'annulation des décisions du Conseil européen concernant les accords agricole et de pêche avec le Maroc. Elle estime que la CVRIA s'est engagée dans des considérations politiques qui n'ont rien à voir avec les objectifs des accords signés par l'Union européenne (UE) et le Maroc. « Il y a trop de politique et peu de droit » dans la décision prise, aujourd'hui, par la cour, a confié une source diplomatique de haut rang au journal « Al Oâmk ». Notre source a ajouté, que la manière dont le tribunal a rendu sa décision concernant ces accords est la même que celle formulée en 2015. Il s'agit plutôt d'une « guerre politique avec une couverture légale … Le Maroc connait ce genre de décision et a déjà gagné ces batailles ». Le diplomate a regretté que la CVRIA ait fait preuve de la même méconnaissance de ce dossier et de ses données juridiques et démographiques, estimant que les mêmes personnes, et les mêmes mentalités contrôlent ces décisions ce qui produira les mêmes résultats. Rappelant qu'en 2015, la Cour d'appel était intervenue pour corriger la situation, le diplomate prévoit que cette décision sera aussi réexaminée. «C'est le même scénario que nous avons vu précédemment : un tribunal idéologique plus que juridique mais nous devons garder à l'esprit un message essentiel : l'Union européenne et le Maroc sont unis contre deux ennemis communs : le Polisario et l'Algérie ». Pour rappel, la CVRIA a annulé, mercredi, les décisions du Conseil européen concernant les accords agricole et de pêche avec le Maroc suite à un recours engagé par le Polisario. S'agissant de la position de l'Union européenne, notre source a souligné que cette dernière s'est exprimée « avec force, sans aucune ambiguïté et a plaidé devant la cour que le Polisario n'a pas de statut juridique et ne remplit pas les critères lui permettant d'intenter une action en justice ». Par conséquent, le Maroc « fera bientôt appel de la décision, et ce sera une preuve tangible que l'Europe adhère à ses positions car le Conseil diffère de la Cour et il défendra la légitimité des accords ». En attendant, la décision de la CVRIA « n'aura aucune incidence sur la circulation des échanges ni aucun impact sur la stabilité des relations commerciales » a-t-il précisé.