L'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) a appelé le gouvernement à adopter un plan d'urgence, de deux ans, pour sauver le tourisme et l'artisanat et proposé un plan d'action autour de 5 axes stratégiques « pour protéger l'avenir du premier métier mondial du Maroc ». Dans un communiqué reçu par le journal « Al Oâmk », l'AEI estime qu'il faut adopter « une gouvernance collégiale pour protéger et redémarrer la filière », une approche participative incluant tous les acteurs: gouvernement, professionnels et syndicats. A cette fin, elle propose un plan d'urgence de juillet 2020 à décembre 2022, visant « la réouverture progressive des destinations et équipements touristiques et le maintien d'un remplissage minimum des infrastructures d'accueil». Le deuxième axe passe par La préservation des emplois, à travers l'exonération des entreprises, qui préservent une moyenne de 50% de leurs salariés, des charges sociales et fiscales (IR, CNSS) jusqu'à fin 2020, et de les réduire de moitié pour 2021. Cela passe également par le renforcement du savoir-faire en multipliant les programmes de formation via l'OFPPT. Le troisième axe consiste à assainir la situation financière des entreprises opérant dans le secteur, à travers le lancement des opérations commerciales et financières pour « renforcer les ressources financières à court et moyen terme ». Le quatrième axe repose sur l'adaptation de l'offre touristique du Maroc aux nouvelles exigences sanitaires mondiales. A cet égard, l'AEI propose de créer un label marocain à portée internationale appelé « Green and safe » qui établit des procédures et des normes écologiques et sanitaires en veillant à leur stricte application. Cette adaptation passe, également, par la révision de l'offre globale et son packaging, notamment, en lançant « un chantier de transformation digitale des opérateurs de tourisme et en intégrant le tourisme médical et sanitaire parmi les niches à développer ». Le cinquième axe appelle à diversifier les marchés national et international en ciblant la classe moyenne nationale. Cela consiste, notamment, à offrir aux clients marocains les conditions tarifaires appliquées aux groupes étrangers, à multiplier les liaisons aériennes internes opérées par la RAM avec l'appui financier des régions et villes concernées, et à régionaliser le calendrier des vacances scolaires pour étaler la saison touristique. Cette diversification ne peut se faire sans « l'organisation d'espaces d'exposition de vente de packages touristiques et de produits d'artisanat dans les grandes surfaces ». Par rapport à cet axe, l'alliance propose aussi de développer « une nouvelle intelligence économique d'observation des pays émetteurs et de cibler de nouveaux produits-marchés ». L'alliance rappelle qu'en raison de la pandémie, l'OCDE prévoit une chute de 70% de l'activité touristique mondiale, si les fermetures se poursuivaient jusqu'en septembre 2020. Le secteur touristique marocain, également frappé de plein fouet, représente près de 2 millions d'emplois directs et indirects et des recettes de 80 milliards de DH pour le tourisme étranger, et 45 milliards de DH pour le national.