Le peintre marocain Mounir Fatimi a reçu le Grand Prix Léopold Sédar Senghor, la plus haute distinction de la 7-ème Biennale de l'art africain contemporain de Dakar (Dak'Art), qui s'est ouverte vendredi sous la présidence du chef de l'Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade. Ce Grand Prix,doté de cinq millions de F CFA (plus de 7.600 euros), a été décerné au peintre marocain, qui vit entre Tanger, Paris et Amsterdam,ápour son installation (oeuvre composée de sons, de photographies et de vidéos) intitulée "Sortir de l'histoire". Le Prix de la créativité (3 millions de FCFA, près de 4.600 euros), décerné par l'Union européenne (UE), est allé au Sénégalais Khalifa Ababacar Dieng, alors que le Prix du ministre sénégalais de la Culture, d'une valeur de 2 millions de FCFA (3.000 euros), est revenu à Claudia Cristavoa de l'Angola. Plus de 100 artistes originaires d'une trentaine de pays vont exposer leurs oeuvres jusqu'au 5 juin durant l'"Exposition internationale" et le "Salon du design". Les oeuvres proposées traitent du thème de la biennale "Afrique: entendus, sous-entendus et malentendus", avec l'objectif de susciter la réflexion autour des conflits, de la situation économique, du racisme et des malentendus. Ce thème est abordé sous ses différents aspectsá: identité de l'Afrique, son développement, ses systèmes politiques, sa situation économique, ses religions et croyances ainsi que ses relations avec le monde. Outre l'Exposition internationale et le Salon du design, le programme comprend un défilé de mode de la styliste sénégalaise Oumou Sy, de même qu'une journée d'hommage au poète-président sénégalais Léopold Sédar Senghor. Il est également prévu un séminaire sur les arts numériques et des rencontres sur l'art, ses métiers et aspects. Des dizaines de soirées poétiques et de concerts de musique auront lieu sur différents sites de Dakar et sa banlieue afin "d'aider le maximum d'artistes à présenter leurs oeuvres aux centaines de participants qui viendront à Dakar". Selon les organisateurs, Dak'Art est "l'unique manifestation d'envergure en Afrique à consacrer exclusivement sa sélection aux artistes vivant sur le continent et en dehors". Instituée depuis 1989 avec une première édition dédiée aux Lettres, la Biennale s'est positionnée progressivement en faveur de l'art contemporain africain. "Il s'agissait d'abord de marquer une identité vis-à-vis des autres biennales d'art contemporain", précisent les organisateurs ajoutant que cette option visait aussi à "élargir les possibilités de promotion des artistes africains faiblement représentés dans les grands événements artistiques internationaux".