Pyongyang est accusée de préparer un tir de missile balistique (3500 à 6000km). Le Japon a lancé lundi une nouvelle mise en garde, la troisième en 48 heures, contre un éventuel tir de missile balistique nord-coréen, menaçant le régime communiste de Pyongyang d'une riposte «vigoureuse », en liaison avec son allié américain. «J'espère encore que la Corée du Nord ne fera rien de tel. Mais si elle ne nous écoute pas, si elle tire un missile, le Japon n'aura pas d'autre choix que de mettre en oeuvre une riposte vigoureuse en liaison avec les Etats-Unis », a déclaré le Premier ministre Junichiro Koizumi. Sanctions économiques M. Koizumi s'est toutefois refusé à spécifier quelle initiative il envisageait de prendre. Les dirigeants de Tokyo avaient déjà publiquement adressé des avertissements à Pyongyang ces derniers jours. Le numéro deux du gouvernement japonais, Shinzo Abe, a de nouveau brandi la menace de sanctions économiques, la seule véritable arme dont dispose Tokyo. La Diète (Parlement) japonaise a opportunément adopté vendredi dernier un projet de loi recommandant des sanctions économiques contre la Corée du Nord si Pyongyang n'améliore pas la situation des Droits de l'homme et surtout ne règle pas le dossier des Japonais enlevés par des espions coréens. Le Japon a par ailleurs averti qu'il saisirait «immédiatement» le Conseil de sécurité des Nations unies pour imposer des sanctions en cas de tir. De son côté, l'ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Thomas Schieffer, a indiqué que son pays pourrait étudier de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord en cas de tir balistique. Un essai balistique nord-coréen serait «un problème très, très grave» susceptible d'être porté devant le Conseil de sécurité de l'Onu, a ajouté l'ambassade. Préparatifs en cours Plusieurs responsables japonais et américains ont fait récemment état de préparatifs de Pyongyang pour procéder à un tir de missile balistique à longue portée Taepodong-2 (d'une portée estimée de 3500 à 6000 kilomètres). Les Etats-Unis craignent que la Corée du Nord ne cherche à développer un missile intercontinental capable d'atteindre le continent nord-américain, soit d'une portée de 10000 kilomètres.Selon le «New York Times», des responsables américains s'appuyant sur des images satellites ont conclu que les Nord-Coréens avaient terminé le ravitaillement en carburant d'un missile Taepodong-2, ce qui confirmerait l'imminence d'un test. Il y a huit ans, la Corée du Nord avait déclenché une crise internationale en tirant un missile à longue portée Taepodong-1 (pouvant parcourir jusqu'à 2000 kilomètres), qui avait survolé le Japon avant de s'abîmer dans l'océan Pacifique. Depuis, le Japon a conduit un programme de recherches conjoint avec les Américains sur un système de défense antimissile.