A quelques mois des élections communales – qui se tiendront le 12 juin 2009 – le roi Mohammed VI a décidé d'opérer à un renouvèlement au sein de l'administration centrale avec la nomination de walis (Préfets de région) et de gouverneur (sous préfets). A Meknès Hassan Aourid, wali de la région et plus surprenant encore, Aboubakr Belkora, maire de la ville, ont fait les frais de cette décision. Si le «timing» est quelque peu surprenant (un wali en poste depuis plusieurs années n'est-il pas le mieux placé pour s'assurer du «bon» déroulement des élections ?), il n'en reste pas moins que le «limogeage» de l'ancien porte parole du palais (et proche du Souverain), Hassan Aourid, wali de la région de Meknès, a…surpris. Certes, des rumeurs persistantes sur son éviction probable circulaient depuis plusieurs mois – au même titre que le wali de la région d'Agadir qui lui est toujours en poste – mais de là, à ce que la spéculation devienne réalité, il y a (souvent) un monde. Cependant, la «surprise» ne vient pas du départ de Hassan Aourid, mais du débarquement brutal du président de la commune de Meknès, élu du parti Justice et développement (PJD), Aboubakr Belkora, pour «mauvaise gestion» des affaires communales. Alors que les premières rumeurs étaient lancées ce matin sur l'édition du quotidien Le Soir Echos, c'est seulement en fin de matinée que nos sources nous ont confirmé la décision effective. Les deux opérations de débarquement ont-elles pour dénominateur commun la volonté clairement affichée par le roi de sanctionner les deux décideurs politiques de la région ? Cela y ressemble fort. Du côté du siège du PJD à Rabat, on dénonce avec virulence cette décision ? «Qu'est-ce-que cela signifie ? Comment doit-on lire ce message à quelques mois des élections ? Cette décision est injustifiée et injuste à la fois ? Nous avons décidé de réunir le Bureau Politique en urgence (vendredi 30 janvier 2009 à 11 heures) afin de statuer sur cette affaire», indique un membre du Bureau politique. Elu au suffrage universel – comme du reste tous ses pairs – le maire d'une commune peut néanmoins être destitué «pour mauvaise gestion de la ville». Un article le stipule clairement dans la nouvelle charte communale, validée par les…partis politiques.