Agadir ville sans bidonvilles, n'est plus un objectif, en matière de lutte contre l'habitat insalubre, c'est devenu, tout dernièrement une réalité. Dans le cadre d'un programme d'intervention suivi et réalisé par les Autorités Locales, avec le Wali Rachid Filali en tête, 40 opérations d'intervention ont été menées au niveau des différents quartiers de bidonvilles. Ainsi, du 21 octobre 2007 au 4 novembre 2008, le programme a permis la démolition de 9000 baraques en une année. L'ensemble des noyaux de bidonvilles stipulés par le contrat Ville Sans Bibonvilles a connu une éradication totale et définitive dont certains datant de l'ère d'avant l'indépendance. Désormais, le bilan global des démolitions a dépassé 15 000 baraques dont 5000 non recensées. Il est à savoir que face à l'ampleur du phénomène des bidonvilles dans le Grand Agadir, une stratégie bien définie et bien coordonnée, fondée sur une volonté royale, a été déclenchée avec l'implication qu'il faut afin d'atteindre l'objectif de l'éradication des bidonvilles. Avec le programme ville sans bidonvilles, traduit par une convention tripartite signée fin 2004, exprimé par le déterminisme de l'Etat et son engagement politique et financier pour éradiquer cette forme d'insalubrité dans la zone urbaine d'Agadir, les choses devaient pour une fois plus claires en matière de lutte contre les bidonvilles. Les bidonvilles avaient apporté une image négative à la destination balnéaire connue à travers le secteur du tourisme. Certains bidonvilles avaient la particularité de se situer en plein centre ville, d'autres à l'entrée principale d'Agadir, c'était le cas pour Anza. Les 15 000 baraques détruites, contenaient dans le moindre des cas quatre personnes, cela fait un total de pas moins de 60 000 bidonvillois ; soit en langage électoral pas mois de 60 000 électeurs éparpillés dans les différents quartiers d'Agadir. On comprend alors tout l'enjeu électoral de ces bidonvilles et l'intérêt particulier dont ils jouissent de la part de certains élus, devenus spécialisés dans la captation des voies des bidonvillois à tel point qu'ils y fondèrent leur élection communale qui se passait à l'aise chaque fois que les élections communales ont eu lieu à Agadir et ce depuis des années. Avec l'éradication de tous les bidonvilles, le moins qu'on puisse dire est que cette donne va sérieusement changer la situation lors des élections prochaines. Les élections communales du 12 juin 2009, vont se dérouler sous l'égide d'Agadir Ville Sans Bidonvilles. Inutile de préciser que certains élus y perdent déjà leur latin et sont en train de voir quelle formule magique remplacera celle des bidonvilles qui regorgeaient de voies facilement moneyables. Les bidonvilles de la honte, une fois détruits, permettent une valorisation des citoyens qui y vivaient dans des conditions de proximité, de voisinage inhumaines ( sans aucun intimité), de conditions d'insalubrité catastrophiques tellement insupportable que cela arrive en plein centre ville dans des zones où l'urbanisation contrôlé battait son plein. On ne peut conclure sans rappeler que les opérations de recasement lancées au niveau des bidonvilles se sont heurtées à de vrais obstacles de la part des bidonvillois, souvent en bonne connivence et en parfaite complicité avec certains élus qui parlaient deux langages. Celui officiel de lutte contre le phénomène et celui de terrain appuyant les bidonvillois à rester là où ils sont, non pour des raisons de solidarité humaine, mais rien que pour des spéculations purement électoralistes. Heureusement que ce sont les Autorités Locales, fortes de l'appui royale, qui se sont chargées des opérations de démolition et d'éradication, autrement, elles ne se feraient jamais. La preuve est que tous les conseils communaux d'Agadir ont appuyé la bidonvillisation de certains quartiers et ont renforcé l'existence de certains bidonvilles en les alimentant de l'eau potable et de l'électricité. Cela s'appelle gérer la proximité électoraliste à son avantage, un grand signe de sous développement à tous les niveaux. Et dire qu'au sein de ces élus, on trouve des donneurs de leçons, en public ; comme quoi le ridicule n'a pas de limite, surtout dans le domaine de la gestion communale.