Le tourisme entre la France et le Maroc est une histoire bien particulière. Le Maroc est la première destination des Français. La France est le premier marché pour le Maroc. 35% des arrivées touristiques internationales sont françaises, il s'agit bien sûr des chiffres officielles aux postes frontières. Les 1 615 000 arrivées françaises sont formées, à la fois par des touristes français et par les RME et les résidents français au Maroc qui vivent dans les deux pays et s'y déplacent souvent. Le marché français est stratégique, voire vital pour le tourisme marocain. Que serait le Maroc touristique sans se marché ? A vous, messieurs les responsables et professionnels du secteur, de l'imaginer. L'importance du marché français, on la retrouve dans les deux principales destinations touristiques du pays. En effet, pour Marrakech comme pour Agadir, les Français arrivent en tête dans les statistiques, au niveau des arrivées comme celui des nuitées. A Marrakech, les packages touristiques et les nuitées françaises baissent et toute la ville et ses professionnels sont pris par la panique. C'est le cas actuellement. A ce sujet, le ministre du tourisme, à Top Resa, rassure dans un point de presse, que ses rencontres avec les TO français annoncent que l'hiver 2008 / 2009 enregistrent déjà des résultats positifs en matière des réservation. Un bon indicateur et une progression à deux chiffres, parole de ministre. En tout cas la baisse des nuitées à Marrakech est reconnue officiellement, au niveau des voyages à forfait, qui ont passé de 55% en 2007 à 45 % en Mars 2008. Par contre, nous apprend-on, l'augmentation du tourisme individuel a augmenté de 3%. L'ONMT, selon son DG, présent au point de presse à côté du ministre de tutelle, lancera une grande campagne promotionnelle, le 6 octobre sur les principaux marchés émetteurs européens ( France, Angleterre, Allemagne, Italie, Benelux, Espagne ). Nous regrettons amèrement qu'une telle promotion ne touche pas également le marché des pays scandinaves, vitale pour la destination Agadir, a côté des marchés polonais et russe. M.Addou DG de l'ONMT annonce des prochaines nouvelles ouvertures de lignes aériennes à destination du Maroc : elles sont au nombre de 25 à laquelle il faut ajouter 15 d'Easy Jet. C'est un bon indicateur, c'est vrai car dans la profession on compte un siège d'avion pour un lit hôtelier. L'internet à travers le e-tourisme et les compagnies aériennes low cost ( à bas prix) révolutionnent le tourisme. Cela exige que la profession soit à la hauteur de ce défit. Or malheureusement ce n'est pas le cas actuellement, sauf pour les grandes enseignes internationales et certains groupes hôteliers structurés. Les établissements d'hébergement deux et quatre étoiles, sont pratiquement, avec les résidences touristiques, hors jeu. Il va falloir que le ministère de tutelle lance une stratégie d'information, d'accompagnement et de formation à travers les Associations professionnelles ( AIH) afin de réaliser une bonne mise à niveau de tous ces établissements d'hébergement, pour une utilisation optimale de l'internet et du e-tourisme. Il y a va à la fois de l'accompagnement de l'aérien low cost et autre et du développement touristique national, notamment avec les prochaines ouvertures des nouvelles stations balnéaires, attendu à partir de 2009. Pour le Top Resa 2008 à Paris, le stand du Maroc a émerveillé plus d'un. Nouveau design, nouvelle conception, espace plus grand et fonctionne ; belle décoration aussi. Bref, du beau travail de quoi rendre jaloux, pour la première fois nos concurrents directs, qui ont été sérieusement déboussolé par cette nouvelle approche. Le stand aura coûté, selon des estimations professionnelles à pas moins de deux millions de DH. Malheureusement, il y a eu des ratés et des omissions graves au niveau des cartes présentées et affichées au stand. Pour Salima Haddour, directeur ONMT Paris, cela n'est pas grave. Désolé, cela est très grave, même. On ne peut isoler le politique de l'économique, ni l'inverse non plus. Sinon à quoi servent à l'approche marketing sur les politiques économiques et l'économie politique ? Amputée la carte géographique nationale marocaine de Dakhla et Lagouira et l'arrêter à Laâyoune, cela à choquer tous les professionnels marocains, sur place et ils ont complètement raison. Cela est grave et inadmissible. Il fait présenter la carte géographique entière et placer les villes, bien marquées, avec les golfs, l'objectif étant de monter la situation des golfs au Maroc. L'un n'empêche nullement l'autre. Dans une autre carte géographique, Dakhla ( décidément il faut donner une bonne leçon de géographie politique à l'ONMT Paris) n'est pas mentionné en tant que destination balnéaire, mais plus grave encore, en présente, sur la carte, Essaouira bien située avant El Jadida. C'est quoi cela. Plus que des omissions, c'est des absurdités. On se demande bien qui signale les fameux BAT ( bon à tirer) et comment ose-t-il ce donné le feu vert pour ce qui va être imprimé et présenté au grand public, dans un stand officiel de l'ONMT, avec des erreurs pareilles, allant jusqu'aux fautes d'orthographe ( le cas de volupté, par exemple) ? Si cela n'est erreur, c'est quoi alors ? On ne peut clore ce chapitre ONMT Paris- Top Resa, sans être l'écho fidèle des participants marocains qui ont assisté au fameux ftor de 20h, offert le jour de l'ouverture du Top Resa. Tout le monde a été choqué pour la mauvaise qualité de la prestation, particulièrement au mois de ramadan, pour un ftor officiel, censé être bien garni, bien servi. ON a poussé le ridicule plus loin jusqu'à servir aux invités, le minium nécessaire pour un ftor des plus banals et servir ( tenez-vous bien) la Hrira dans des tajines, par manque d'assiettes et de bols, en présence du ministre du tourisme et de l'ambassadeur du Maroc à Paris. De quoi révolutionner et horrifier plus d'un. ET dire que cela aurait été plus judicieux d'offrir un bon ftor à la résidence de l'ambassadeur. Un deuxième ftor dans un restaurant marocain, offert par l'ONMT, et un troisième ftor offert par la compagnie national RAM, quelque part. Rien de cela n'a été fait en ce saint ramadan, un bel exemple de raté de coordination et de manque de synergie entre les différents départements officiels censés coopérer ensemble pour le développement du tourisme national. C'est plus que dommage, c'est horriblement regrettable. A bon entendeur, salut.