Le Maghreb était à l'honneur, jeudi soir, à Fès lors de la prestation donnée sur l'esplanade de Bab Makina par les artistes tunisien Lotfi Bouchnak et le français d'origine algérienne Enrico Macias. Ces deux invités de marque de la 12-ème édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde, organisée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI par la fondation "Esprit de Fès", ont drainé une assistance nombreuse qui a apprécié les chants du Maâlouf tunisien ainsi que les anciennes chansons combien célèbres d'Enrico Macias. Les deux artistes ont fait part, lors d'une conférence de presse, de leur émotion à se produire ensemble, affirmant que cette soirée est porteuse de symboles invitant à la compréhension et à la tolérance entre les peuples. Enrico Macias, en l'honneur duquel la communauté israélite de Fès a offert une brillante réception, a exprimé son plaisir d'être à Fès, ville qui, a-t-il dit, lui donne l'impression de fouler l'Andalousie . "Je sens comme si j'étais un enfant maghrébin. En revenant au Maroc c'est comme si je revenais chez moi. Je ne suis plus frustré", a -t-il expliqué estimant que le festival de Fès constitue une marque de tolérance. Le fait de chanter à Fès, a-t-il poursuivi, ressemble à un rêve qui s'est vu réaliser. "Mon but est de faire fraterniser tous les enfants de Dieu et d'Abraham et ce grâce à la culture", a ajouté Enrico Macias qui assume la mission d'ambassadeur itinérant auprès de l'O.N.U chargé des missions de paix , de fraternité et d'aides aux enfants de tous pays. Lotfi Bouchnak a pour sa part évoqué l'importance de l'art dans la vie soulignant que c'est le seul moyen à même de bâtir ce monde. Le principe fondamental pour l'artiste est d'être honnête non seulement avec lui même mais également avec son public. L'artiste tunisien, issu d'une famille d'origine turque de Bosnie, a relevé que sa raison d'être est la quête d'une image, d'un sens, d'une brèche qu'il peut ouvrir en tant qu'artiste pour aider son auditeur à découvrir des choses nouvelles dans la vie.