L'avocat de l'islamiste français Richard Robert, condamné au Maroc en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, a écrit lundi au président de la République pour que son client purge sa peine en France comme le permet une convention judiciaire franco-marocaine, a-t-on appris auprès de Me Vincent Courcelle-Labrousse. Richard Robert, surnommé "l'émir aux yeux bleus" par la presse marocaine, a été condamné le 18 septembre 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'appel de Rabat pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "appartenance à une bande criminelle terroriste". En février 2007, Richard Robert a demandé aux autorités judiciaires marocaines et françaises à bénéficier de la Convention de 1981 liant les deux pays et qui permet à un national de purger sa peine dans son pays. Une demande pour l'instant restée lettre morte. "Tout en ayant toujours gardé à l'esprit que le Maroc était un Etat souverain, je n'ai rencontré depuis l'origine de cette affaire que frilosité, non-dit et gêne de la part des autorités françaises au sujet de Richard Robert", écrit Me Courcelle-Labrousse à Nicolas Sarkozy. Son client, indique-t-il au chef de l'Etat, "demande simplement que les dispositions résultant dune convention bilatérale, conclue dans l'intérêt des Français incarcérés à l'étranger, soient mises en oeuvre". Seul ressortissant étranger à être condamné au Maroc pour des activités terroristes, Robert a notamment été reconnu coupable d'avoir participé à l'organisation de camps d'entraînement "djihadistes" (combattants de la guerre sainte) dans le Nord du Maroc pour lancer une campagne d'attentats visant à déstabiliser la monarchie et instaurer un Etat islamiste. Incarcéré à la prison de Salé, dans la banlieue de Rabat, Richard Robert a demandé à être transféré à Tanger où vivent sa femme et ses enfants avant son éventuel retour en France. "J'en appelle donc à votre pouvoir pour que, tant notre ministère de la Justice que les autorités du Maroc, lorsque vous ne manquerez pas de vous y rendre, voient leur attention réveillée sur le sort de ce garçon", conclut l'avocat dans son courrier.