- Un programme commun présenté le 15 août - Objectif: constituer un bloc fort au Parlement - Priorités: réforme constitutionnelle, économie et emploi LA koutla démocratique voudrait renaître de ses programmes à près d'un mois des élections législatives. Créée en 1992 à l'initiative du Parti de l'Istiqlal (PI), de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et de la défunte Organisation de l'action démocratique et populaire (Oadp), la Koutla a finalisé un programme commun dans la perspective du scrutin du 7 septembre prochain. Une commission constituée de représentants des trois partis a tenu régulièrement des réunions dont la dernière en date remonte au mercredi 1er août. Abdelouahed Souhail (PPS), Abdelhamid Aouad (PI) et Mohamed Guessous (USFP) ont travaillé d'arrache-pied à l'élaboration de la plateforme commune. Une sorte de feuille de route pour les trois formations politiques en perspective de l'après-7 septembre. Elle sera rendue publique le 15 août, annonce-t-on. Dans son essence, la copie de la Koutla reprend l'essentiel des engagements énoncés par chacun des trois partis dans son programme électoral. Elle tient aussi compte de la nécessité de faire en sorte qu'elle puisse recevoir l'adhésion d'autres formations politiques. Celles bien sûr qui partagent la même échelle des valeurs et aussi le même référentiel politique que la Koutla, indique-t-on auprès de la commission chargée de l'élaboration de la plateforme commune. Le contenu de la plateforme n'est pas contradictoire avec ceux des programmes électoraux proposés par les trois formations politiques, affirme-t-on. En fait, il est issu de «visions convergentes des trois partis qui leur permettraient d'être le groupe le plus représenté dans la future Chambre des représentants», souligne-t-on encore. La feuille de route a retenu un certain nombre de points communs aux programmes respectifs des trois formations politiques avec toutefois quelques variantes. L'essentiel reste cependant la réforme constitutionnelle à laquelle les trois composantes de la Koutla ont toujours appelé. Le programme propose en effet l'ouverture d'un large débat sur la question juste après les élections. Débat dont l'axe principal reste la séparation effective des pouvoirs. En d'autres termes, la Koutla souhaite un Premier ministre issu des urnes, sans pour autant réduire des prérogatives du Roi. Autres points de convergence, l'économie et l'emploi. Les trois partis de la Koutla les ont placés au cœur de leur programme commun. L'amélioration de l'environnement économique, la lutte contre le chômage, la réforme de la fiscalité pour encourager les investissements… sont ainsi «érigées en priorités absolues». «Une moyenne de création de 300.000 à 400.000 emplois par an au cours de la prochaine législature est à la portée du gouvernement», insiste-t-on. Mais il faut d'abord commencer par la résorption du stock du chômage dans l'objectif de parvenir au plein-emploi (soit un taux de chômage de moins de 5%) à l'horizon 2015. Avec une nuance et une condition cependant: «l'Etat doit être partie prenante tout autant que le privé». L'Istiqlal n'a-t-il pas insisté dans son programme électoral sur l'émergence de «l'Etat coach»? La commission de la Koutla, qui a travaillé indépendamment de celles des trois partis chargées de l'élaboration de leurs programmes, insiste sur le fait que la feuille de route «n'est pas une auberge espagnole, mais plutôt une réflexion commune sur les priorités de la prochaine législature». L'idée de base est de «ne pas faire cavalier seul». Le programme de référence de la Koutla s'articule donc autour de plusieurs axes. A leur tête, la gouvernance qui conditionne le reste. Viennent ensuite l'emploi, le développement économique et social, un nouveau rôle de l'Etat, la région, la santé, l'éducation… D'autres thèmes récurrents sont également à l'ordre du jour, notamment la réforme de la justice, la formation des ressources humaines, l'agriculture, l'alphabétisation… Une vision commune que les directions des trois partis doivent valider dans les prochains jours. En tout état de cause, les 3 formations sont déjà d'accord sur le principe, «l'enjeu étant de faire face à l'effritement politique». Mais c'est aussi, on ne le dit pas, pour contrer les formations qui émergent, tel le PJD ou le Parti travailliste ou encore la coalition de l'extrême gauche. Une question que l'on se pose cependant: quelle sera la marge de manœuvre de chacune des trois formations pour appliquer ce programme commun? A moins que cela ne se fasse dans le cadre global d'un gouvernement de coalition où figureraient les trois formations.