Des associations des droits de l'Homme dénoncent la persistance de la torture au Maroc, malgré une loi l'incriminant. Un sit-in est organisé, le 26 juin 2007 à Rabat. L'OMDH, l'AMDH, Amnesty Maroc, LMDH, CMDH, l'OMP, FMVJ et Adala organisent, à l'occasion de la journée mondiale contre la torture, 26 juin, un sit-in devant le Parlement à Rabat sous le signe Un Maroc sans torture. Abdelhamid Amine, vice-président de l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH), a déclaré, le 30 mai 2007, que la torture est toujours d'actualité au Maroc. Une semaine avant, le Centre Marocain des Droits de l'Homme a publié un rapport accablant sur les supplices physiques, psychologiques et sexuels que subissent les détenus et les prévenus dans les commissariats de police, de la gendarmerie, des centres de détention secrets et dans les prisons. Amnesty International (AI) et Human Rights Watch (HRW) n'ont pas cessé de condamner, depuis deux ans, les procédés musclés des autorités marocaines. Des photos montrant différents types de torture, pratiquée dans le centre de détention secret de Temara, notamment contre des personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ont été, en effet, publiées durant le mois de mai 2007 par la presse marocaine. Des images choquantes montrant des actes barbares, relevant d'un autre âge. N'oublions pas non plus que le Maroc est cité, par plusieurs sources, comme un pays où la CIA américaine sous-traite les interrogatoires d'islamistes liés à Al Qaïda. Des membres de la Direction de Surveillance du Territoire les auraient torturés dans des prisons secrètes pour avoir des informations. Une information qui a été démentie par les autorités marocaines, mais qui persiste. Et pourtant, le cadre législatif marocain réprime la torture. La loi 43-04 punit de 5 à 15 la torture commise par un fonctionnaire. Ce texte va plus loin en condamnant à la réclusion perpétuelle celui qui torture un mineur de moins de 18 ans, ou une personne malade ou âgée, infirme, une femme enceinte ou encore lorsque l'acte de torture est accompagné d'un viol. Apparemment, ces mesures punitives n'ont pas servi à grand chose. D'autres moyens seront déployés pour dissuader les tortionnaires. On parle de l'installation des caméras de surveillance dans les locaux de la Police judiciaire et les commissariats. Ces caméras seraient également utilisées lors des manifestations, pour mesurer la proportionnalité de la réaction des forces de l'ordre. Est-ce suffisant ? Les limiers marocains devraient changer leurs méthodes archaïques pour d'autres, plus modernes, pour obtenir des aveux. Si le Maroc refuse de replonger dans les années de plomb.