La visite tant attendue du ministre de la Santé à Agadir fut un événement, car c'est bien la première fois que le responsable de ce département rend visite aux différents décideurs de la Région Souss Massa Drâa, en particulier les parlementaires, qui ont pris d'assaut la salle de la Wilaya, lundi dernier à cette occasion. Le cahier revendicatif arboré par les représentants des composantes de la Région a transformé cette rencontre en séance de questions orales émises d'habitude sous la coupole du parlement car chaque élu se pressait d'étaler au ministre les insuffisances et les déficits dans telle ou telle localité. En préambule de cet important échange écourté, malheureusement par le départ du ministre pour contrainte de temps, l'allocution du Wali a mis l'accent sur les principales réalisations à ce propos, notamment, le centre d'oncologie, la Maison de la vie, les centres de santé et les dispensaires, l'acquisition et la remise des ambulances aux communes démunies, l'incorporation de nouveaux équipements, les centres d'hémodialyse, les cliniques spécialisées, les laboratoires médicaux. Par ailleurs, il ne manqua pas de reconnaître que des problèmes persistent encore tels, la vétusté des constructions des établissements médicaux, l'insuffisance des équipements, des cadres médicaux et paramédicaux... Ce qui nécessite des améliorations en quantité et en qualité dans ces domaines. Le délégué du ministère de la Santé à Agadir a exposé à l'assistance un rapport exhaustif sur la situation de ce secteur dans la région SMD, une situation toujours déficitaire, en dépit des efforts déployés, puisque, à titre d'exemple, le nombre des cadres médicaux ne dépasse pas la moitié de la moyenne nationale. Dans son intervention, le ministre de la Santé a indiqué deux indicateurs de l'essor que connaît son département d'une manière progressive, à savoir la moyenne de vie se situant aux environs de 70 ans et la forte natalité. Ces deux facteurs sont, selon lui, très prometteurs, malgré les contraintes d'ordre infrastructurel et humain. Comme mentionné auparavant, la présence du ministre a suscité un intérêt tout particulier des parlementaires qui n'ont pas cessé de traduire les attentes des populations. Cependant, d'autres interventions ont jugé bon de poser la problématique de la santé dans sa dimension globale, d'autant plus, constatent-elles, que ce département se dote actuellement d'un système et d'une stratégie dont certains piliers sont en passe de constituer une rénovation en matière de couverture médicale et de modernisation. Toutefois, il faut bien noter que le corps médical, comme l'ont affirmé certains intervenants, est affecté, malheureusement, par des pratiques de corruption qui soumettent les malades à de constants et abjects lynchages. La plupart des interventions ont, cependant, mis l'accent sur le fait qu'Agadir, capitale de la région SMD, n'est toujours pas doté de faculté de médecine et de centre hospitalier universitaire, malgré les promesses des différents ministres de l'enseignement supérieur qui se sont succédé depuis déjà plus d'une décennie. Cette doléance a été encore reposée par pas bon nombre de parlementaires qui ne comprennent pas cette négligence d'autant plus que cette réalisation concerne, en fait, plus de la moitié de la population nationale et s'érigerait en créneau solide pour des négociations avec des organismes étrangers. Des concertations sont en cours pour la création d'un CHU à Agadir Le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, a indiqué que des concertations sont en cours entre les différents intervenants en vue de réunir les conditions nécessaires à la création d'un CHU dans la ville. Cette annonce a été faite lors d'une réunion élargie, lundi à Agadir, du ministre avec le wali de la région de Souss-Massa-Draâ, gouverneur de la préfecture d'Agadir-Idaoutanan, le président du conseil régional, et les gouverneurs et élus des provinces de la région, consacrée à l'examen de la situation du secteur de la santé et des moyens de sa promotion. Cette rencontre a été l'occasion notamment de dresser un diagnostic précis du secteur de la santé au niveau de la région Souss-Massa-Draa de manière à permettre la mise à jour des données disponibles, a déclaré à la presse M. Biadillah. Les intervenants ont mis la lumière sur les dysfonctionnements qui marquent le secteur dans la région notamment le manque de cadres médicaux spécialisés, de ressources humaines et de la couverture médicale dans les régions reculées et montagneuses. Le ministre a également évoqué les efforts déployés pour améliorer les services de santé publique tant au niveau national que régional, précisant que les indicateurs de santé relatifs à cette région sont identiques aux indicateurs nationaux. (MAP)