Près de 4 millions de dirhams pour construire le musée au standard internationalLe dinosaure Tazoudasaurus Naimi, dont le squelette fossilisé a été découvert dans les montagnes du Haut Atlas, aura enfin son musée. Le dinosaure Tazoudasaurus Naimi, dont le squelette fossilisé a été découvert dans les montagnes du Haut Atlas, aura enfin son musée. Un site sera aménagé, selon les standards internationaux, dans le village de Tazouda où il a été découvert en 1998, pour accueillir ce vieux dinosaure de 180 millions d'années. D'une longueur de 9 mètres et d'un poids de 5 tonnes, ce dinosaure élit temporairement domicile à Rabat. Les habitants de la région de Tazouda et les touristes, passionnés de fossiles, devront attendre encore seize mois pour pouvoir le contempler dans son contexte naturel. «Le site sera construit en respectant les standards internationaux. Nous aurons un magnifique musé à l'instar de ceux qui se font aux Etats-Unis. Concernant le financement de ce projet, une enveloppe de 3 à 4 millions DH sera débloquée. Le projet sera cofinancé par le conseil provincial d'Ouarzazate et des mécènes en l'occurrence la famille De Ricqles», se félicite Youssef Ennadhif, président de l'Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM) et coordinateur du projet. L'objectif de ce projet est la conservation et la valorisation de ce patrimoine national et de contribuer au développement économique et social de la région. Les promoteurs du projet visent, à travers ce musée, à attirer davantage de touristes à cette région, riche en fossiles de dinosaures. Et donc générer des emplois. «Le projet consiste à construire un petit bâtiment ayant un balcon qui surplombera la couche qui a une pente de 45 degrés. Et là nous comptons remettre les pièces sur la couche et les visiteurs pourront les voir de haut. Les scientifiques pourront continuer à travailler en dessous car cette couche est vraiment très riche en pièces osseuses ainsi que du spécimen adulte herbivore que carnivore et bébés», explique Najat Aquesbi, paléontologue responsable du volet scientifique du futur musée. Passionnée de géologie, Mme Aquesbi, qui prépare une thèse sur les dinosaures du Haut Atlas du Maroc, souligne que «la construction du site ne doit en aucun cas dénaturer le paysage». Il y aura, ajoute-t-elle, une baie vitrée par laquelle le visiteur aura une vue globale du site. De plus le gisement à dinosaures avoisine la maison où le peintre Majorelle venait trouver son inspiration artistique. Cette structure sera un outil de formation et d'information pour le grand public sur la géologie et surtout la paléontologie. Comment se déroule l'étude d'un fossile ? Mme Aquesbi explique: «les os sont prélevés de la couche fossilifère et sont transportés au laboratoire de Marrakech. Les scientifiques procèdent au dégagement de l'os de sa gangue. Les os sont ensuite encollés avec une colle liquide, puis nous réalisons une description détaillée. Nous procédons ensuite à une comparaison avec d'autres bêtes du même âge ou plus jeune. Ainsi, nous pouvons reconnaître les différents os du squelette». Pour prévenir la détérioration des os du squelette, la paléontologue rassure : «Le problème de détérioration ne se pose pas. Les os sont transportés du terrain dans des coques en plâtre. Une fois étudiés au laboratoire, ils sont également conservés dans des coques en plâtre. Donc le transport de Rabat à Tazouda se fera sans dommage».