Rafik Khalifa, condamné à perpétuité. L'ex "golden boy" algérien Rafik Khalifa, réfugié à Londres, a été condamné jeudi par contumace à la prison à perpétuité par le tribunal criminel de Blida (sud d'Alger), dans le procès de Khalifa Bank. Le tribunal, présidé par Mme Fatiha Ibrahimi, a suivi les réquisitions du procureur. Association de malfaiteurs Rafik Khalifa était jugé notamment pour "association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux". Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré par l'Algérie qui demande son extradition. Parmi ses co-accusés, également en fuite, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie Abdelawahab Keramane, ainsi que cinq autres inculpés, ont été condamnés à 20 ans de prison ferme. Pas d'appel possible L'épouse de Rafik Khalifa, Nadia, a été pour sa part condamnée à 10 ans de prison, ainsi que l'ancien ministre de l'Industrie, Abdennour Keramane, et sa fille Yasmine, ancien représentant de Khalifa Airways à Milan (Italie). Le procureur avait requis contre eux la perpétuité. Le tribunal a ordonné par ailleurs la saisie des biens de tous ces condamnés. Les condamnés par contumace ne peuvent pas faire appel de la sentence. Toutefois, en cas d'arrestation ou d'extradition, ou s'ils se livrent d'eux-mêmes aux autorités, ils seront rejugés dans les formes légales prévues pour les accusés présents au prétoire. Accord d'extradition L'ancien magnat algérien avait été interrogé une première fois par la police londonienne le 27 février sur des soupçons de blanchiment d'argent et laissé en liberté provisoire sous caution. Cette mesure à été prolongée, mardi, jusqu'au 22 mai, après un second interrogatoire, le 20 mars, par Scotland Yard. L'Algérie et la Grande Bretagne sont liés par un accord d'extradition, signé en juillet 2006. Il est entré en vigueur en février 2007 après l'échange officiel des instruments de ratification entre les deux pays. Longue procédure Les procédures d'extradition sont longues et complexes en Grande-Bretagne, ce qui, selon les avocats, va retarder l'éventuelle remise de M. Khalifa aux autorités algériennes. Le tribunal criminel de Blida avait prononcé mercredi soir 45 condamnations à la prison ferme et 49 acquittements contre les 94 accusés jugés en leur présence, dans le même scandale financier de Khalifa Bank. Ils ont dix jours pour faire appel.