Fatah et Hamas se rencontrent demain à La Mecque pour trouver une issue à la crise. Par Christophe AYAD QUOTIDIEN : lundi 5 février 2007 La sainteté du lieu inspirera-t-elle les protagonistes du fratricide conflit interpalestinien? Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, doivent se rencontrer demain à La Mecque, en Arabie Saoudite, pour tenter de mettre fin aux affrontements entre leurs supporters, qui ressemblent de plus en plus à une guerre civile. Le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh doit se joindre à ces discussions, tenues sous l'égide de l'Arabie Saoudite. Trêve. Depuis jeudi, une nouvelle flambée de violence a fait 26 morts et plus de 250 blessés dans la bande de Gaza. Les affrontements, particulièrement violents, ont marqué une nouvelle escalade, avec l'usage de mortiers et de roquettes en plein centre-ville. Les troubles ont débuté lorsque la Force exécutive du Hamas a voulu arrêter un convoi qu'elle soupçonnait rempli d'armes données par l'Egypte aux troupes fidèles au Fatah de Mahmoud Abbas. Les activistes des deux bords s'en sont notamment pris à des locaux universitaires censés abriter des activités paramilitaires. Vendredi soir, au terme d'une journée particulièrement meurtrière, les leaders du Hamas et du Fatah s'étaient déjà mis d'accord sur une trêve, rapidement violée. Hier, les activistes armés ont commencé à se retirer des rues de Gaza, des otages ont été libérés le neveu de Mohamed Dahlan, homme fort du Fatah, restait hier aux mains d'hommes armés et de nombreux magasins ont rouvert leurs portes. Malgré tout, plusieurs obus de mortier ont été tirés à proximité des bureaux du président Abbas. Quartet. Le Hamas et le Fatah sont en quasi-guerre ouverte depuis l'annonce, à la mi-décembre par Mahmoud Abbas, de la tenue d'élections anticipées à la suite de l'échec des pourparlers visant à constituer un gouvernement d'union nationale. Israël et les Etats-Unis ne veulent pas que le président palestinien donne son feu vert à un tel gouvernement qui ne remplirait pas les trois conditions posées par le Quartet (ONU, Etats-Unis, Union européenne, Russie) au Hamas: reconnaître Israël, renoncer à la violence et respecter les accords de paix passés avec l'Etat juif. Ce à quoi se refuse le Hamas. Israël soutient indirectement le Fatah en laissant ses parrains régionaux, l'Egypte et la Jordanie, deux pays arabes proaméricains, lui livrer des armes. De son côté, le Hamas est soutenu par l'Iran, qui a promis une aide de 250 millions de dollars. Samedi, un haut responsable iranien, Ali Larijani, a appelé à l'arrêt des combats interpalestiniens. L'Arabie Saoudite, proche des Etats-Unis ainsi que du Hamas, a décidé de tenter cette médiation pour éviter de voir basculer les Palestiniens dans l'orbite iranienne. Selon le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure d'Israël, il n'y pas «d'accalmie en vue» dans les combats interpalestiniens. Si c'est Israël qui le dit...