Benoît XVI entame ce mardi une visite de quatre jours en Turquie. Une visite à haut risque. C'est le premier déplacement du Pape dans un pays musulman après la violente polémique déclenchée par ses propos sur l'islam. Vingt-sept ans après son prédécesseur Jean Paul II, le Pape Benoît XVI arrive donc ce mardi en Turquie. Un pays dont la population est musulmane à 99 %. A l'origine, le but de ce voyage était de renouer le dialogue avec la communauté chrétienne orthodoxe. Mais, le discours de Benoît XVI, prononcé à Ratisbonne en septembre dernier et qui a choqué le monde musulman, a changé la donne. Cet incident a placé le dialogue interreligieux au cœur de ce voyage. Cette visite aura valeur de test pour l'avenir des relations entre chrétiens et musulmans. Cette tournée papale en Turquie se fait dans une atmosphère glaciale. Les autorités turques ont mis en place un dispositif de sécurité plus important que pour la visite du Président américain George Bush en 2004. 12.000 policiers pourraient être mobilisés à Istanbul. Benoît XVI est attendu, ce mardi matin, à l'aéroport d'Ankara. Il rencontrera brièvement le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Un entretien ajouté à la dernière minuté et qualifié de "signe très positif" par le Vatican. Le Pape doit aussi visiter le mausolée d'Atatürk, le fondateur de la Turquie laïque et moderne. Les autres points forts du voyage sont prévus à Istanbul, lors des entretiens avec le représentant spirituel des orthodoxes, ainsi que la visite à la Mosquée bleue. Le Pape doit aussi se rendre à Sainte-Sophie. Une visite à haut risque, qui pourrait être interprétée par les Islamistes, comme une volonté de reconquête chrétienne. Le Pape a donc une double mission en Turquie: il devra montrer qu'il n'est pas l'ennemi de la religion musulmane tout en insistant sur la liberté religieuse des minorités chrétiennes turques.