Au classement de Transparency International basé sur l'indice de la perception de la corruption (IPC) 2005, le Maroc reste un mauvais élève. Pis, son cas s'aggrave. Mais, sa situation n'est pas désespérée. Cliquez sur la loupe pour aggrandir l'écriture S'il était un élève, le Maroc aurait été un cancre en plusieurs matières. Il aurait eu des difficultés à lire et à écrire, étant moyennement alphabétisé. Il aurait été du genre plutôt maussade. C'est la « Carte mondiale du bonheur » qui le décrit ainsi (voir www.lereporter.ma). Il aurait été aussi un dealer, son joint ayant toujours une renommée internationale. À tout cela s'ajoute son penchant pour la corruption. « Qualité » que vient de lui coller, à nouveau, Transparency International. La note que lui attribue l'organisation dans son dernier rapport sur l'indice de la perception de la corruption (IPC) pour l'année 2005 est médiocre : 3,2 sur 10. Ce qui le relègue au 78è rang parmi 158 pays. Son niveau égale celui du Sénégal et du Sri Lanka. Il est dépassé, et de loin, par de bons élèves qui parlent la même langue que lui : les Emirats Arabes Unis (30è), le Qatar (33è), Le Bahreïn (36è) et même la petite Tunisie (43è). Pourtant, en 2000, le Royaume a raté de peu la moyenne. Il a obtenu 4,7. C'est pour cela que son résultat de 2005 est jugé « inquiétant » par Transparency Maroc. Faute de mieux, l'antenne nationale de Transparency International tente de jouer le rôle du bon conseiller. « La corruption n'est pas une fatalité », souligne l'ONG dans un communiqué qu'elle vient de rendre public. L'organisation insiste : « D'autres pays ont pu la combattre et sortir de situations endémiques comparables de corruption. Tel est le cas de Singapour et de Hong-kong ». « Les "facilitateurs de corruption", qui aident les élites politiques à blanchir l'argent sale ou protéger des biens injustement acquis, sont responsables des mauvais résultats de certains pays », prévient pour sa part Transparency International. Pour s'améliorer, tout mauvais élève n'a pas d'autres solutions que d'emboîter le pas aux majors de la classe. Comme eux, il doit faire de l'égalité devant la justice une loi inviolable. Comme eux, il doit combattre l'impunité. Comme eux, il doit faire respecter les lois. Comme eux, il doit ouvrir grand les yeux pour que les brebis galeuses ne contaminent pas le reste du troupeau. Comme eux, il doit agir plutôt que promettre et couper plutôt que déchirer. Son avenir en dépend.