Le verdict tellement attendu du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle est tombé mercredi en début d'après-midi. La décision du CSCA n'a pas fait que des heureux. Plusieurs «grosses pointures» que la rumeur donnait comme gagnantes ont été déboutées. Un jeune pratiquement inconnu, Youness Boumehdi, a vu son projet HIT Music accepté en tant que radio multirégionale musicale couvrant les bassins d'audience de Rabat, de Casablanca et de Marrakech. Selon un professionnel du secteur, cette décision crédibilise le travail que mène le CSCA depuis sa création et démontre encore une fois le degré d'indépendance dont il jouit. Cette décision apporte un démenti cinglant aux bruits relatifs aux pressions que les membres du CSCA auraient subies tout le long du processus. Une autre surprise est également à signaler. C'est l'octroi d'une radio multirégionale généraliste de proximité couvrant les bassins d'audience du Nord, du Rif et de Casablanca. Le projet présenté par Samir Abdelmoula et Laâroussi porte le nom de Cap Radio. La surprise vient du fait que la région à couvrir est vaste et comprend beaucoup de relief. Ce qui, évidemment, nécessitera un énorme investissement au niveau des moyens techniques. Pour ce qui est des radios économiques, le groupe Ecomédia a pu décrocher une radio multirégionale thématique (économie et finances) couvrant les bassins d'audience de Rabat et de Casablanca. Une autre radio économique a été sélectionnée. C'est Bizz FM de Thami Ghorfi à qui le CSCA a demandé de changer le nom. Cette radio multirégionale couvrira les bassins de Casablanca, de Rabat, de Fès-Meknès et du Nord. Concernant les radios régionales de proximité, le chanteur Nouâmane Lahlou a vu son projet "radio Kollinass" retenu. Kamal Lahlou doit, quant à lui, se contenter de trois projets sur les cinq qu'il avait initialement présentés. Il s'agit de Radio Marrakech FM, de Radio Agadir FM et de Fès FM. Abderrahmane Adaoui, un ancien de la TVM et d'Abou Dhabi TV, a remporté deux radios locales à Marrakech et à Agadir (Radio Plus et Atlas FM). Pour ceux qui n'ont pas réussi à décrocher de licence, il semblerait que la porte n'est pas définitivement close puisqu'il s'agit d'un problème essentiellement technique. Devant la rareté des fréquences disponibles, le CSCA va s'adresser à l'UIT (Union internationale des télécommunications) ainsi qu'aux pays voisins et surtout à l'Espagne pour réduire la puissance d'émission de ces radios qui cannibalisent les fréquences nationales. Enfin, le CSCA a accordé une licence TV. Elle est tombée dans l'escarcelle de Médi 1 Sat qui semble être le seul projet financièrement viable présentant toutes les garanties nécessaires. Il faut rappeler que sur la soixantaine de projets qui ont été présentés au CSCA, seulement quatre concernaient des télés. C'est dire la complexité et la nature capitalistique et budgétivore d'une telle entreprise.