Jusqu'au bout. C'est dans cet esprit que les sept syndicats, représentant les médecins des secteurs public, privé et de l'enseignement, comptent poursuivre leur lutte pour la modernisation de l'Ordre des médecins et pour des élections démocratiques de ses instances y compris le poste de président, occupé actuellement par le général Moulay Idriss Archane. Une réunion entre les représentants des différents syndicats, en l'occurrence le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), les Syndicats nationaux de la santé publique affiliés à la CDT et à la FDT, les Fédérations nationales du secteur de la santé affiliées à l'UGTM, l'UMT et l'UNTM et le Comité de coordination des facultés de médecine et de pharmacie qui relève du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP), était prévue hier soir à 19h. Objectif : étudier les mesures à prendre face à " l'entêtement du président du conseil national de l'Ordre ", souligne Mohamed Naciri Bennani, président du SNMSL. La tendance générale avant la réunion se dirigeait vers la confirmation du boycott des élections prévues le 26 novembre. Et pour cause, la décision du report des élections, initialement prévues le 23 juillet, a été prise d'une manière unilatérale, expliquent les syndicats. Le comité de coordination des sept centrales avait demandé le report des élections à janvier 2007. Il avait également revendiqué la constitution d'une commission tripartite (ministère, Ordre des médecins et représentants des syndicats) afin de définir les amendements urgents de la loi 11/94 régissant l'Ordre et qui devraient être présentés au Parlement lors de la cession d'octobre. " Malheureusement, Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de tutelle, fait la sourde oreille à nos doléances ", indique Naciri Bennani. De son côté, Khalid Lahlou, secrétaire général de la Fédération nationale du secteur de la santé affiliée à l'UGTM, appuie toutes les décisions prises lors de la réunion d'hier. Nous resterons unis dans notre lutte et si nos revendications ne sont pas prises en considération, nous boycottons, affirme-t-il. A noter que lors d'une assemblée générale organisée le 3 juin à Casablanca, les médecins étaient très confiants quant à l'échec des élections. Ils avaient annoncé que seuls 5 % des médecins étaient à jour de leurs cotisations dont une bonne partie est pour le boycott. Pis encore, aucun candidat ne s'était présenté à Agadir, Marrakech, Tétouan, Tanger, Oujda ou Béni Mellal. A en croire les centrales, cette situation n'a pas trop changé. Du côté de l'Ordre, un haut responsable, qui a requit l'anonymat, a indiqué que les préparatifs suivent un déroulement normal. Néanmoins, la source souligne qu'il est encore tôt pour avancer des chiffres. Le dépôt des candidatures sera clos le 26 septembre, soit un mois avant les élections. Un communiqué sera alors publié. A propos du nombre des médecins à jour de leurs cotisations, là non plus aucune indication n'est avancée. "Les médecins peuvent payer leur cotisation le jour même du vote ", note la source. Rappelons que les syndicalistes imputent à l'Ordre le développement, ces deux dernières décennies, des multiples pratiques de charlatanisme et d'exercice illégal de la médecine. " L'inertie de l'Ordre y est pour beaucoup dans cette situation ", tonnent-ils. La liste de leurs revendications compte également la dotation de l'Ordre de tous les moyens matériels et juridiques nécessaires pour lui permettre de faire respecter l'éthique, la déontologie et les lois régissant l'exercice de la médecine.