En accord avec le gouvernement sénégalais, l'Espagne a tenté de rapatrier cette nuit vers le Sénégal une centaine d'immigrants arrivés clandestinement aux îles Canaries. Mais l'opération a tourné court. Le Sénégal a apparemment refusé l'atterrissage de l'avion au dernier moment. L'Espagne avait annoncé mercredi qu'elle allait, en accord avec les autorités sénégalaises, rapatrier par avion des émigrants sénégalais débarqués illégalement aux Canaries. Selon le quotidien espagnol El Pais, cet accord concernerait un millier de clandestins. Cette nuit, de jeunes clandestins ont donc été emmenés en autobus depuis leur centre d'internement vers l'aéroport. Mais les deux avions prévus, n'ont pu décoller de l'île de Fuerteventura, faute d'autorisation d'atterrissage à Dakar. Le Sénégal invoquant des problèmes techniques. D'après le quotidien El Pais, c'est le président sénégalais, Abdoulaye Wade, lui-même qui aurait donné l'ordre d'interrompre l'opération. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement sénégalais suspend pareille tentative de rapatriement. Dans le cadre d'un précédant accord avec le Sénégal à la fin du mois de mai dernier, l'Espagne avait déjà expulsé par avion 99 émigrants sénégalais en situation irrégulière. Mais le gouvernement sénégalais avait suspendu ces rapatriements juste après ce premier vol. Les autorités se plaignant des humiliations infligées aux rapatriés qui avait été menottés par les policiers espagnols. Le sort des Africains cherchant à émigrer en Europe est une question très sensible, tant en Espagne qu'au Sénégal. Depuis le mois de janvier, quelque 24.000 émigrants africains ont débarqué illégalement aux Canaries, en général à bord de barques de pêcheurs. Ce chiffre représente un record absolu. Après avoir demandé, sans beaucoup de succès, l'aide de ses partenaires européens pour enrayer cette déferlante de réfugiés, l'Espagne a haussé le ton envers le Sénégal. La vice-président du gouvernement espagnol a martelé la semaine dernière que tous les émigrants illégaux seraient tôt ou tard expulsés. Les autorités espagnoles pourraient donc ne pas en rester là et tenter à nouveau de procéder à des rapatriements ce jeudi mais vers Saint-Louis cette fois (dans le nord du Sénégal ) et non plus vers Dakar.