ANKARA - Dix personnes, dont 7 enfants, sont mortes dans l'attentat à la bombe intervenu mardi soir dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est de la Turquie), ont indiqué des sources médicales. Quatorze autres ont été blessées. L'attentat, le plus meurtrier depuis le début de l'année, a eu lieu à 21h00 près d'un arrêt de bus, dans un parc de Baglar, un district de Diyarbakir, qui attirent le soir de nombreux promeneurs. Il s'est produit quelques heures seulement après l'arrivée à Ankara d'un envoyé spécial du gouvernement américain venu discuter des moyens de contrer les rebelles kurdes du PKK. La chaîne de télévision CNN-Turk a affirmé que la bombe avait été activée à distance, probablement par un téléphone portable. Mercredi, la presse turque accusait les "terroristes" d'avoir "massacré des enfants". Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, est un foyer du séparatisme kurde, mené par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le PKK, classé parmi les mouvements terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru ses actions violentes, en particulier cet été, après avoir mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu unilatéral qu'il avait observé pendant cinq ans. Les rebelles kurdes ont revendiqué cette année la responsabilité de 16 attentats à la bombe à travers la Turquie, qui ont notamment visé des stations balnéaires dans l'ouest, et dans lesquels 12 personnes sont mortes et 200 autres ont été blessées. Le conflit kurde a fait plus de 37'000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984.