Le colloque sur le "Zajal" (poésie en arabe dialectal), qui se tient, les 6 et 7 courant, à Ben Slimane, sera érigé, à partir de l'année prochaine, en festival de la poésie populaire dialectale au Maroc, dans une approche visant à promouvoir cette rencontre, a déclaré le ministre de la Culture, M. Mohamed Achaari. Ouvrant, samedi, les travaux de la deuxième édition de ce colloque, organisé en collaboration avec la province de Ben Slimane et la municipalité de la ville, sous le signe "la session de Said Essaddiki", M. Achaari a appelé à "revaloriser le dialecte marocain pour en faire un moyen d'exprimer nos préoccupations quotidiennes, nos sentiments et rêves". Le ministre a, par ailleurs, qualifié d'"erronée" la vision selon laquelle la poésie populaire se situe à un degré inférieur de la poésie en langue arabe classique. Pour M. Achaari, la poésie n'admet pas ce genre de distinction du fait que l'expression poétique s'exprime dans toutes les langues. L'arbre généalogique de la poésie au Maroc est tributaire en chef lieu à la poésie dialectale et amazigh, a-t-il affirmé. Il s'est félicité de l'idée de baptiser du nom du poète-dramaturge Said Essaddiki la deuxième édition du colloque sur le Zajal de Ben Slimane, rappelant que cet artiste avait réussi à perfectionner un dialecte marqué par une critique subtile et l'expression des préoccupations de la ville en particulier. Il a, d'autre part, indiqué que Mohamed Derham, que les participants à ce colloque lui ont rendu hommage, fait partie d'une génération d'artistes qui se sont insurgés contre la léthargie dans le domaine artistique et qui se distinguent par l'audace et la créativité. La création de courants innovateurs passe par la conquête d'espaces d'art jamais prospectés, a dit le ministre. Ce colloque, qui s'inscrit dans le cadre du 3-ème festival du printemps de Ben Slimane, se présente comme une initiative de mettre en valeur le Jazal au Maroc, un forum de lecture de la poésie populaire dialectale et une occasion de rendre hommage à un de ses grands artisans. Lors de la cérémonie d'ouverture, les compositeurs-zajalistes Ali Hadani, Moulay Abdelaziz Tahiri et Mohamed Derham ont lu quelques poèmes de leurs recueils. La manifestation culturelle se poursuit, dimanche, avec une soirée au cours de laquelle participeront les compositrices Nihad Benaaguida, Naima Hamdaoui, Zahra Zribeq ainsi que de jeunes compositeurs de la nouvelle génération tels Mohamed Zerouali, Mohamed Rachek et Aissa Bekloul Hayani.