DAMAS (Reuters) - Lors d'un entretien avec Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu, le président syrien Bachar al Assad a apporté son soutien à la résolution 1701 de l'Onu sur le Liban et il s'est dit notamment prêt à agir contre le trafic d'armes. "Le président m'a informé que la Syrie soutenait la résolution 1701 du Conseil de sécurité et contribuerait à son application", a dit Annan aux journalistes à l'issue de sa rencontre avec le président syrien. "Tout en faisant part des objections syriennes à la présence de forces étrangères le long de la frontière libano-syrienne, le président s'est engagé devant moi à ce que la Syrie prenne toutes les mesures nécessaires à la pleine mise en oeuvre du paragraphe 15 de la résolution", a ajouté Annan. Le paragraphe 15 de la résolution 1701 interdit l'acheminement illégal d'armes au Liban. Annan a précisé que la Syrie était prête à renforcer la sécurité à sa frontière et à participer à des patrouilles communes avec l'armée libanaise. Les autorités syriennes ont vivement réagi à la demande formulée par Israël d'un déploiement des soldats de la force internationale le long de la frontière entre le Liban et la Syrie, pour empêcher des livraisons d'armes au Hezbollah. Le Liban a déployé 8.600 soldats dans cette zone et a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de demander le renfort des soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Annan a dit également avoir demandé à la Syrie, principal allié du Hezbollah avec l'Iran, de jouer de son influence pour obtenir la libération des deux soldats israéliens dont l'enlèvement a été le déclencheur du conflit au Liban. Le Hezbollah exige la libération des prisonniers libanais détenus en Israël en échange des deux militaires. Selon une source au sein des services de sécurité libanais, Ernst Uhrlau, le chef des services de renseignements allemands (BND) est arrivé jeudi à Beyrouth, accréditant la thèse d'une médiation allemande entre Israël et le Hezbollah. MEILLEURE DELIMITATION DES FRONTIERES "Le président a soutenu l'appel à leur (les prisonniers israéliens et libanais) libération mais il a également soulevé la question des prisonniers syriens et appelé à leur libération, a précisé Annan. Selon Damas, 14 Syriens sont actuellement détenus en Israël pour avoir résisté à l'occupation du plateau du Golan. Le secrétaire général de l'Onu n'a pas précisé s'il avait évoqué devant Assad les autres requêtes de l'Onu concernant la Syrie. Il est notamment demandé à Damas de mieux délimiter ses frontières avec le Liban, particulièrement dans le secteur des fermes de Chebaa revendiqué par Beyrouth mais que les Nations unies considèrent comme partie du territoire syrien jusqu'à ce que Damas en cède officiellement le contrôle. Assad a déclaré précédemment que les fermes de Chebaa ne feraient l'objet d'aucune délimitation tant que la petite zone frontalière serait occupée par Israël. Au début de sa tournée au Proche-Orient, le patron de l'Onu avait par ailleurs indiqué au gouvernement libanais qu'il inciterait la Syrie à ouvrir une ambassade à Beyrouth et à entretenir des relations diplomatiques normales avec le Liban. A l'issue de son entretien de 45 minutes avec Assad, il a dit avoir obtenu un accord de principe du président syrien mais ce dernier a précisé que cette question relevait de la souveraineté syrienne. Le porte-parole d'Annan, Ahmed Faouzi, a précisé que les deux hommes avaient abordé lors de leur rencontre "l'ensemble des aspects du processus de paix", notamment les négociations pour l'instant au point mort entre Israël, la Syrie et les Palestiniens sur les territoires occupés par l'Etat juif depuis 1967. Le président syrien n'a pas fait de déclaration à l'issue la réunion. "A l'issue de cette tragédie de la guerre, il existe une véritable opportunité pour la paix et aucun de nous ne doit la manquer", a affirmé Annan.