Le monde fait face à une recrudescence de l'épidémie du choléra avec plus de 25.000 nouveaux cas en mars dernier, aggravée « considérablement" par l'intensification des effets du changement climatique notamment les inondations et la sécheresse, a alerté l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette nouvelle alerte de l'OMS intervient alors qu'elle a classé, en janvier 2023, la résurgence du choléra dans la catégorie 3 des urgences, son niveau le plus élevé, l'organisation ayant approuvé cette semaine un nouveau vaccin contre le choléra « Euvichol-S ». Lors d'un point de presse à Genève, le Dr Philippe Barboza, chargé du choléra et des maladies diarrhéiques à l'OMS, a indiqué que « depuis lors, la situation n'a fait qu'empirer », soulignant la nécessité d'agir dès maintenant pour renforcer la prévention du choléra. Lire aussi : L'OMS préqualifie un nouveau vaccin oral simplifié contre le choléra Au cours des dernières années, les cas se sont multipliés dans le monde entier. Depuis le début de l'année 2023, près de 825.000 cas de choléra dont 5.900 décès ont été signalés dans une trentaine de pays, selon un décompte effectué le 31 mars 2024. Pour le seul mois de mars 2024, plus de 25.000 nouveaux cas de choléra ont été signalés dans 16 pays de deux régions de l'OMS. Les chiffres sont particulièrement alarmants dans les régions de l'Afrique et de la Méditerranée orientale. « L'OMS considère que le risque mondial actuel lié au choléra est très élevé et réagit de toute urgence pour réduire le nombre de décès et contenir les flambées dans les pays du monde entier« , a souligné le Dr Barboza. Dans un communiqué diffusé vendredi dernier, l'organisation onusienne a donné son aval à une nouvelle version simplifiée « Euvichol-S » du vaccin oral contre le choléra qui devrait permettre d'augmenter la production totale de ces sérums face à l'explosion des cas dans le monde. Par ailleurs, cette crise est gravement entravée par un manque de financement, déplore l'OMS, qui prévient que sans une augmentation urgente des fonds, elle cessera d'apporter un soutien essentiel, mettant ainsi davantage de vies en danger dans les 23 pays qui signalent actuellement des flambées épidémiques.
