Les Echos quotidien : Votre film traite d'un sujet déjà «consommé», en l'occurrence la prostitution. Quelle approche avez-vous adopté pour vous différencier ? Myriam Bakir : Tous les réalisateurs traitent de ce sujet. Il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne pas se rendre compte de l'ampleur que prend ce fléau dans notre pays. Vous savez, les cinéastes n'inventent rien. Tout a été déjà abordé! J'ai donc essayé de parler du sujet en exploitant une manière jamais adoptée par un autre metteur en scène marocain. Je ne sais pas si j'y suis arrivée, mais j'ai essayé d'apporter une touche drôle. Justement, vous ne trouvez pas que c'est contradictoire de traiter d'un sujet aussi important avec une certaine dose de légèreté ? La prostitution reste un sujet très glauque. Pour pouvoir faire passer mon message, j'ai opté pour la comédie. Je pense que c'est toujours plus facile pour le spectateur d'assimiler le message si on le lui présente d'une manière simple et rigolote. L'idée de traiter le sujet avec frivolité, avait un seul objectif : toucher les gens. Vous avez pris un risque en confiant le premier rôle à une jeune adolescente pas du tout connue... Tout à fait. La jeune fille n'est pas comédienne, toutefois son physique correspondait à ce que je voulais pour le personnage. On l'a fait travailler pendant ses vacances scolaires et puis elle a été encadrée par deux comédiens professionnels en l'occurrence Driss Roukh et Noufissa Benchehida, ce qui m'a beaucoup facilité la tâche.