«Un ministre n'a pas le droit d'accuser quiconque, c'est à la justice de le faire», a indiqué à ALM Abdelkrim Benatik. Selon lui, M. Choubani a agi pour des raisons personnelles, pour régler ses comptes avec son rival politique dans son fief électoral, Errachidia. Le Parti travailliste a porté plainte contre El Habib Choubani, ministre PJD chargé des relations avec le Parlement et la société civile. Le parti, qui a quatre sièges au Parlement, a tenu jeudi, 23 février, une conférence de presse pour expliquer les motifs de cette action en justice. «Lahbib Choubani a accusé, vendredi dernier sur les colonnes d'un journal, notre parti, via l'un de ses parlementaires, de corruption. Un ministre n'a pas le droit d'accuser quiconque, c'est à la justice de le faire», a indiqué à ALM Abdelkrim Benatik, secrétaire général du parti. Selon lui, M. Choubani a agi pour des raisons personnelles, notamment pour régler ses comptes avec son rival politique dans son fief électoral, Errachidia. «M. Choubani a tout simplement utilisé son pouvoir pour influencer le cours de la justice. En agissant de la sorte, le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile a violé le principe d'indépendance de la justice par rapport à l'Exécutif et le principe de séparation des pouvoirs», a expliqué M. Benatik. Notons que le militant du Parti travailliste au centre de cette affaire a déjà fait l'objet de plaintes de la part de rivaux issus d'autres formations politiques. Et ce pour corruption lors des élections du 25 novembre à Errachidia. Mais, selon le Parti travailliste, l'innocence de la personne en question a déjà été prononcée par la justice. C'est dans ce sens que M. Benatik estime qu'en ne tenant pas compte de ce verdict de la justice M. Choubani est tout simplement en train «de dénigrer cette institution». «Les ministres doivent tout simplement avoir recours aux tribunaux à l'instar de tout autre citoyen normal et ce comme stipulé par l'article 94 de la Constitution», ajoute-t-il. Ainsi cette affaire a pris des dimensions plus grandes. Le Parti travailliste qui estime avoir été touché dans son intégrité morale et politique s'est dit mobilisé afin de veiller au respect des institutions et de la loi suprême du pays. Contacté par ALM, M. Choubani a répondu par un grand rire avant de donner sa version des faits: «Un acteur associatif de la région d'Errachidia m'a fait part d'un dossier de corruption impliquant un membre du parti travailliste. En examinant le dossier, il m'est apparu que son traitement n'entre pas de manière directe dans mes prérogatives. Je l'ai donc transféré au département concerné, en l'occurrence le ministère de la justice et des libertés, de manière administrative, officielle et transparente», a expliqué le ministre. Par ailleurs, M. Choubani signe et persiste quant à la complète légalité de son action. Un décret attribue au ministère la prérogative de recevoir tout dossier concernant des affaires de gouvernance pour les transmettre aux autorités concernées. Le ministre a même profité de l'occasion pour lancer un appel à toutes les composantes de la société civile qui œuvrent dans le domaine de la gouvernance afin qu'elles adressent à son ministère toute affaire relevant de cet aspect. Et de conclure par rapport à l'action du Parti travailliste : «Les partis sont invités à réviser leur gouvernance et leur relation avec la société au lieu de dépenser leur énergie dans des initiatives qui ne leur seront d'aucune utilité et altéreront encore plus leur image auprès du peuple».