La radio de l'armée israélienne sous la tutelle du ministère de la Défense a indiqué jeudi que le Maroc se serait opposé au rapatriement de ressortissants israéliens bloqués dans le royaume. Citée par plusieurs médias d'Israël, la même source explique ce refus par l'intervention des Emirats arabes unis. Plusieurs médias israéliens ont annoncé ce jeudi que le Maroc aurait refusé d'autoriser le rapatriement de ressortissants israéliens bloqués sur son territoire. Ainsi, i24news et Jesuralem Post, citant Army Radio, la radio de l'armée israélienne sous la tutelle du ministère de la Défense, ont rapporté que le royaume n'a pas autorisé des avions de la compagnie israélienne nationale El Al d'atterrir dans les aéroports de Marrakech et de Casablanca pour effectuer des opérations de rapatriement. Les deux médias ajoutent que le Maroc avait pourtant «donné son accord à Israël» pour cette opération. Alors que 74 ressortissants des Emirats arabes unis restent également bloqués dans le royaume, Abou Dhabi «a pris contact Israël pour lui proposer d'évacuer conjointement leurs citoyens, ce que Tel Aviv a accepté», poursuit-on. Mais le Maroc aurait «exprimé sa colère devant le fait que les Emirats arabes unis et Israël aient conclu un tel accord sans consulter au préalable le gouvernement marocain». Rabat aurait alors «bloqué» tout rapatriement, ajoute la radio de l'armée israélienne. La même source précise que «les Emirats arabes unis auraient déjà tenté des actions similaires avec plusieurs autres pays», pour évacuer leurs citoyens du Maroc. Pour le moment, «les Israéliens se sont répartis sur des hôtels à Marrakech et des maisons de familles juives à Casablanca, en attente d'une solution», précise-t-on. Le refus du Maroc expliqué par la crise entre Rabat et Abou Dhabi ? Les médias israéliens mettent en lien ce refus du Maroc avec la crise diplomatique entre Rabat et Abou Dhabi. «Une campagne de diffamation continue des Emirats contre le Maroc, affirmant que le gouvernement marocain est devenu faible, sous le contrôle du Parti de la justice et du développement», serait à l'origine de cette crise, prétend i24news. Cette semaine, des médias marocains ont pointé du doigt une campagne menée sur Twitter par des comptes émiratis et visant le chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani. La chaîne saoudienne Al Arabiya, basée aux Emirats, a également décoché des flèches en direction d'El Othmani pour avoir retiré son masque de protection lors d'une intervention à la Chambre basse. La crise entre les Emirats et le Maroc est un secret de Polichinelle. Si les médias israéliens évoquent un «rappel» des ambassadeurs des deux pays, Rabat et Abou Dhabi divergent sur plusieurs questions épineuses. Rien que cette semaine, Abou Dhabi a annoncé des mesures de rétorsions contre les pays qui rejettent la proposition d'Abou Dhabi de rapatrier leurs ressortissants. Une proposition qui met le Maroc dans l'embarras, car elle intervient au moment où des milliers de Marocains bloqués à l'étranger appellent aussi à leur rapatriement. De plus, les deux Etats s'opposent également sur le dossier libyen. D'ailleurs, en janvier, le ministre des Affaires étrangères des Emirats a effectué une mini-tournée dans la région, en visitant l'Algérie et la Tunisie, sans se rendre au Maroc. Les prémices de la crise diplomatique entre les deux pays sont apparues en janvier de l'année dernière, après que le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita ait annoncé officiellement que Rabat a pris ses distances avec le projet de Riyad et la guerre au Yémen. Quatre mois plus tard, dans le cadre d'une tournée régionale, il s'était rendu dans la majorité des pays du Conseil de Coopération des Etats du Golfe (CCG), sans faire escale à Abou Dhabi, autrefois, «alliés traditionnels» du royaume dans la région. Contacté par Yabiladi ce jeudi, une source au ministère marocain des Affaires étrangères a refusé de commenter les informations sur le rapatriement des ressortissants israéliens, évoquant des «informations, sans source, parues dans la presse israélienne». Bilan Coronavirus dans le monde 259 465 151 Contaminations 5 174 661 Décès 235 366 205 Guérisons 53.8% de la population mondiale vaccinée