Après s'être fait l'écho d'une lettre adressée par des Sahraouis dans laquelle ces derniers expriment leurs refus du nouvel accord d'association Maroc-UE, le Front Polisario persiste et signe. Son secrétaire général a lui aussi dénoncé mardi une «violation flagrante du droit international, du droit international humanitaire et du droit européen». Le Polisario ne cesse, depuis plusieurs jours, de critiquer le vote, par le Parlement européen, de l'accord d'association entre le Maroc et les Vingt-sept, approuvé ce mercredi par les eurodéputés. Mardi, son secrétaire général Brahim Ghali n'a pas manqué l'occasion de critiquer la Commission européenne et les «pressions» exercées par certaines puissances européennes pour amener l'Union européenne à approuver un texte incluant le Sahara occidental. «Nous dénonçons les démarches prises au sein de la Commission de l'Union européenne, menées par la France et l'Espagne, pour approuver un accord entre l'UE et le Maroc en incluant le Sahara occidental. Ces comportements sont illégaux et immoraux et constituent une violation flagrante du droit international, du droit international humanitaire et du droit européen, en particulier les décisions de la Cour de justice de l'Union européenne.» Brahim Ghali Pour le secrétaire général du Polisario, «l'exploitation des richesses du Sahara est illégale sans le consentement du peuple sahraoui, par l'intermédiaire de son seul représentant légitime, le Front Polisario». Le Polisario mobilisé contre l'accord d'association Maroc-UE Mais le secrétaire général du mouvement séparatiste oublie de mentionner que la CJUE avait débouté le Polisario, stipulant que ce dernier n'était pas légitime pour représenter les Sahraouis. La sortie médiatique du dirigeant du Polisario s'inscrit surtout dans le cadre d'une campagne lancée par le Front depuis plusieurs jours pour entraver ce vote. Cette dernière a été aussitôt reprise par l'agence officielle algérienne. Hier, celle-ci a rapporté que des «eurodéputés ont dénoncé mardi la décision prise par le Parlement européen (PE) de refuser un débat public sur le projet d'extension de l'accord commercial Maroc-UE» au Sahara. La réunion, programmée lundi 14 janvier, «a été retirée de l'ordre du jour (…) à la suite d'une motion présentée par le président de l'ADLE (les libéraux et centristes au PE), Guy Verhofstadt, soutenu du PPE de centre droit, le parti conservateur ECR et certaines factions d'extrême droite», poursuit l'agence algérienne, qui se fait l'écho du «mécontentement» desdits députés européens. La campagne du Polisario contre le vote de l'accord d'association a été initiée en début de semaine, à travers la mise en avant d'une lettre adressée par des Sahraouis «représentants de la société civile au Maroc, à Tindouf et à l'étranger», qui ont exprimé auprès du Parlement européen leur «refus catégorique d'étendre les préférences tarifaires aux produits originaires du Sahara occidental». Une réponse à une pétition adressée par des élus sahraouis aux autorités européennes, dans laquelle ils affirment que «la thèse véhiculée par le Polisario et ses relais» au Parlement européen, selon laquelle la population locale ne bénéficie pas des retombées économiques de ces accords, «est nulle et non avenue». Le Front, après l'approbation ce mercredi de ce texte, ne manquera pas de multiplier les efforts pour entraver l'application de ce nouvel accord.