Après leur action en octobre, de jeunes sahraouis semblent cette fois décidés à bloquer le passage d'El Guerguerate. Ils réclament des licences de pêche. L'intervention de l'armée pour les déloger est difficile. Elle constituerait une violation du cessez-le-feu de 1991. Des jeunes sans emploi bloquent, depuis mardi, le passage d'El Guerguerate. La navette des camions entre le Maroc et la Mauritanie est perturbée partiellement ou totalement. «Au début, ils étaient une douzaine mais au fil des jours, d'autres protestataires les ont rejoints», nous confie une source à Dakhla. «Par ces actions, ils dénoncent la passivité des élus et des autorités locales à répondre à leur cahier revendicatif, sachant qu'ils ont déjà manifesté leur colère en octobre dernier mais apparemment sans résultat», souligne la même source. Le groupe demande essentiellement son «intégration dans le circuit de la pêche artisanale locale, avec notamment l'octroi aux manifestants de licences de pêche», précise-t-elle. «L'intervention de l'armée marocaine à prendre avec des pincettes» Les jeunes ont choisi une zone très sensible pour déposer des pierres devant les camions de transport en direction de la Mauritanie. Actuellement, ils sont dans le no man's land entre les deux pays qui, de surcroît, est sous l'autorité directe de la MINURSO. «Ce qui rend difficile les interventions de l'armée marocaine contre ces manifestants. Toute éventuelle opération pour les déloger par la force nécessite au préalable le feu vert du quartier général de la MINURSO à Laâyoune. Dans le cas contraire, elle constituerait une violation du cessez-le-feu du 26 septembre 1991», explique la même source. Et d'ajouter que «dans ces circonstances, le dialogue est la seule voie possible pour régler ce problème avant qu'il ne prenne des proportions inquiétantes et ne se transforme en un Gdim Izik à Dakhla». A notre question de savoir si la main du Polisario serait derrière ce blocage du passage d'El Guerguerate, notre interlocuteur assure que «tout ce qui passe au Sahara est hautement politique, y compris les revendications sociales». Une version que ne semble pas partager le site Futurosahara. Le média en ligne proche de Mohamed Lamine Ould El Bouhali accuse en effet la direction du Front de mobiliser ses relais à Dakhla et Laâyoune, afin de convaincre le groupe de se retirer du milieu de la route d'El Guerguerate et de manifester sur le bas côté.