Chaque année, des milliers d'hectares de forêts sont ravagés par les flammes, dans le tout le pourtour méditerranéen, y compris au Maroc. Cette année, cependant, le nombre de hectares brûlés dans le royaume connait une baisse significative : 2 180 hectares ont brûlés alors qu'en 2010 pas moins de 5 600 ha de forêt ont été décimés. Chaque été, les images apocalyptiques de forêts en flammes reviennent à une fréquence inquiétante dans les journaux télévisés des chaînes nationales marocaines. Des forêts entières sont carbonisées essentiellement dans le nord. Le nord-est, avec les régions de Taza, Taounate et Hoceima, vient en tête des régions forestières touchées, suivi par le Haut-Atlas puis la région de l'Oriental et le Rif. Cette année, seulement 2 180 Ha de forêts carbonisés, dans 436 incendies, soit une moyenne de 5 ha parcourus par le feu à chaque fois. Un chiffre inférieur à la moyenne des dix dernières années de 3 500 ha touchés par les incendies par an. L'année 2009 fut la plus dramatique. Pas moins de 3 108 ha de forêts ont été touchés par le phénomène. Soit 6,2 ha partis en fumée, en moyenne, à chacun des 501 incendies qui ont touché les forêts du royaume. L'année 2010 a été encore plus meurtrière pour la flore marocaine avec près de 5 600 ha ravagés. Entre janvier et juillet de la même année, 213 incendies avaient été déclenchés, brûlant 1 133 ha de forêts, selon le haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification. Des «Bombardier Canadair» pour maitriser les incendies «Tous les incendies de forêts qui ont eu lieu en 2011 sont d'origine humaine. Ils sont imputables à l'indifférence, à certaines pratiques illégales comme la fabrication du charbon de bois en dehors de la période légale, ou encore à des actes prémédités», a détaillé Abdeladim El Hafi, haut commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification, à la Map, le 22 août. Des causes qui expliquent la diffusion de spots télévisés de sensibilisation passant en boucle à l'heure du f'tour tout au long du ramadan. Le Maroc a aussi fait l'acquisition, cette année, de deux «Bombardier Canadair», des avions spécialisés dans l'extinction des incendies. Ces avions mettent, en moyenne, 8 à 15 minutes pour maitriser un feu, au lieu de deux ou trois heures comme c'était le cas auparavant. Ils ont permis, cette année, l'accélération du rythme des opérations d'extinction. Abdeladim El Hafi mentionne également le «renforcement du dispositif de surveillance au niveau des forêts». De nouveaux postes de garde ont été installés et le personnel renforcé sur les sites à risque. Cependant, il est encore trop tôt pour se réjouir : la période de haut risque d'incendies n'est pas encore finie. La période, dite de pointe, s'étend de mai à octobre.