Rabat ferait appel à des «intermédiaires» pour négocier un rapatriement d'environs 200 femmes et enfants marocains au moment où une partie de ce même groupe aurait été transférée des camps vers des prisons. Nouveau rebondissement dans l'affaire des Marocaines et leurs enfants en Syrie. Au moment où des sources médiatiques marocaines affirment que le royaume négocie actuellement leur rapatriement de la Syrie vers le Maroc, l'Observatoire du Nord pour les droits de l'Homme évoque l'arrestation récente d'un groupe de femmes et d'enfants marocains. Dans son édition de ce jeudi, le quotidien arabophone Akhbar Alyaoum rapporte que le Maroc négocierait le rapatriement d'une centaine de femmes et d'enfants qui se trouvent actuellement dans un camp de réfugiés. Les autorités marocaines auraient fait appel à des intermédiaires pour négocier avec les «Forces démocratiques syriennes» un rapatriement de ses ressortissants. Femmes et enfants marocains en Syrie : L'ONDH appelle à une mobilisation pour leur rapatriement Le média informe également, citant La ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'Homme, que cette alliance arabo-kurde soutenue par Washington aurait, parallèlement, procédé à l'arrestation de 19 femmes marocaines, sans évoquer les raisons de cet emprisonnement. Des femmes et des enfants marocains arrêtés Contacté par Yabiladi ce jeudi, Mohamed Ben Aissa, président de l'Observatoire du Nord pour les droits de l'Homme confirme les deux informations. «Le sujet a été abordé par le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, qui avait réagi à notre communiqué de presse relatif au refus du Maroc de rapatrier ces femmes et ces enfants de Syrie», nous déclare-t-il. Il précise aussi que cette information avait été «rapportée par des Marocaines et leur a été communiquée par les Forces démocratiques syriennes». «Actuellement, les forces syriennes ont emprisonné un groupe de femmes et d'enfants marocains. Des camps de réfugiés, ils ont été transférés vers des prisons, sans savoir ce qu'on leur reproche. Ce sont les mêmes femmes avec lesquelles nous avions établi un contact via leurs proches ici au Maroc. Nous ignorons leur sort.» Mohamed Ben Aissa Les forces syriennes sembleraient imposer un embargo sur les camps de réfugiés qu'elles gèrent au nord du pays. «Les autres femmes, dont des Marocaines, ont été interdites de donner des déclarations à la presse internationale ou aux organisations des droits de l'Homme ou de rapporter les conditions dans ces camps. Nous dénonçons ces arrestations», conclut Mohamed Ben Aissa. Le Maroc a-t-il refusé le rapatriement de ses ressortissants en Syrie ? Le 12 juillet dernier, lors de la conférence de presse intervenant à la fin des travaux du conseil du gouvernement, Mustapha El Khalfi a nié tout refus de rapatriement d'environs 200 femmes marocaines accompagnées de leurs enfants actuellement en Syrie. «C'est leur pays et nous ne pouvons pas ne pas les rapatrier», a-t-il déclaré, précisant que le Maroc «défend ses citoyens dans n'importe quel pays du monde». «C'est une obligation et c'est notre responsabilité», a encore ajouté le porte-parole du gouvernement. Le ministre avait également promis de prendre contact avec le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger pour que ce département se charge de cette question. Trois semaines plus tard, aucune information ne filtre quant aux mesures prises par Rabat afin de rapatrier ses ressortissants en Syrie…