Une dizaine de jours après l'immolation de Hamid Kanouni, un deuxième individu aurait tenté de mettre fin à ses jours, hier, à Berkane, au Maroc. Il s'agirait d'un acte de désespoir de la part d'un jeune chômeur qui ne supportait plus sa situation précaire. L'agence de presse Maghreb Arab Press (MAP), qui cite des sources sécuritaires, parle, elle, d'un «accident». Ce mois de ramadan rime avec actes de désespoir, à Berkane, dans le nord-est du Maroc. Un deuxième individu aurait tenté, dans la soirée du lundi 15 août, de s'immoler par le feu, quelques jours après la mort de Hamid El Kanouni. Le 7 août, ce marchand de pain s'était lui aussi immolé à Berkane. Hier, Abdelkader Azzimani, chômeur âgé d'une trentaine d'années, a tenté de mettre fin à ses jours en signe de protestation contre sa situation, indique Hamidou Abidi, responsable local de l'AMDH (Association Marocaine des Droits Humains). Ses relations avec sa famille n'étaient pas des meilleures et il avait également pris de la drogue. Les faits se sont déroulés dans la soirée, sur le pont de l'oued Charaâ, à Berkane. Abdelkader Azzimani, qui habite le Douar Maâlou, s'est aspergé avec un bidon d'essence avant de se mettre le feu. Il souffre de brûlures au deuxième degré à la face antérieure du thorax, de l'abdomen et des avant bras. Ses jours ne seraient toutefois pas en danger. L'homme a été évacué vers l'hôpital Mohammed V de Meknès après avoir été admis, dans un premier temps, à l'hôpital Edderrak de Berkane. Accident... De son côté, la MAP livre une toute autre version des événements. Elle cite des sources sécuritaires qui parlent d'«un individu [qui] s'est fait brûler de façon accidentelle à l'aide de carburant à Berkane». La même source indique que ces «déclarations [ont été] recueillies lors de son admission [celle d'Abdelkader Azzimani], le 15 août, aux urgences de l'hôpital Edderrak de Berkane par le substitut du procureur du Roi». Après l'immolation de Hamid El Kanouni, la police de Berkane avait également démenti les informations selon lesquelles le défunt marchand ambulant «s'est immolé […] en signe de protestation contre la «hogra» des autorités locales […] [qui] lui avaient confisqué son outil de travail, une charrette et une balance».