La sentence vient de tomber contre le violeur de Bouchane, ayant fait l'objet d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, le montrant en train de déshabiller et d'agresser sexuellement une jeune mineure contre son gré. La Chambre criminelle de la Cour d'appel de Marrakech a condamné, jeudi soir, à dix ans de prison ferme, le principal auteur de l'agression sexuelle d'une jeune fille à Bouchane (Préfecture de Rhamna), ayant fait l'objet d'une vidéo. Les images avaient choqué l'opinion publique marocaine et faisait état d'une tentative de viol sur une jeune fille par le jeune homme. Le tribunal marrakchi a également condamné à huit ans de prison ferme le complice du principal accusé, ayant filmé grâce à son smartphone la tentative de viol. La troisième personne qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux a écopé de deux ans de prison ferme. Une information confirmée ce vendredi par Najia Adib, présidente de l'Association «Touche pas à mes enfants». «C'est un jugement qui répond à nos attentes puisque nous n'entendons plus de jugement d'un ou deux ans pour des agresseurs et des violeurs et Dieu merci», nous déclare la militante. «C'est un jugement qui nous rassure en tant que militants et associatifs. C'est déjà bien. C'est un jugement probablement exemplaire qui pourra empêcher d'autres présumés agresseurs de passer à l'action. Les condamnations légères, il faut le reconnaître, encouragent certains violeurs.» Najia Adib. D'autres cas plus choquants Elle saisit l'occasion pour évoquer certains dossiers reçus par son association. «A Rabat, un violeur s'est infiltré dans la maison de deux jeunes filles pour les violer. Ces femmes se sont jetées par la fenêtre pour l'éviter, rapporte la présidence de ''Touche pas à mes enfants''. C'est très grave lorsqu'on est menacé même chez soi». Elle cite aussi, pour illustrer une situation assez inquiétante, un autre cas près de Kénitra où le présumé violeur s'est infiltré aussi dans le domicile de sa victime pour l'agresser sexuellement. «Lorsqu'elle a tenté de se défendre, l'agresseur lui avait asséné un coup à de pelle, lui amputant l'oreille», s'indigne-t-elle. Quant au suivi psychologique, Najia Adib n'y va pas par quatre chemins : «Pour être honnête avec vous, ce sont des petits patelins et les gens sont pauvres donc n'ont pas les moyens pour faire des allers-retours chez des spécialistes». «Contrairement aux citoyens des grandes villes, ces personnes n'ont pas les moyens», insiste-t-elle. «C'est un problème que nous rencontrons dans les petites villes qui ne disposent pas de pédopsychiatres. Nous dépêchons nos propres experts parfois, mais nous ne disposons pas d'assez de ressources humaines», conclut la militante. En mars dernier, dans la province de Rhamna, un jeune de 21 ans a été interpellé dans le cadre de l'enquête sur une agression sexuelle filmée et dans laquelle il était apparu. La vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux le montrant en train de tenter de violer une mineure qu'il tenait par la force. D'une violence extrême, la séquence de 55 secondes montre l'individu déshabillant sa victime contre son gré et touchant ses parties intimes. Cette vidéo avait alors indigné les internautes marocains. Peu de temps après la circulation de ces images, un communiqué du ministère de l'Intérieur promettait l'ouverture d'une enquête pour identifier les protagonistes. Les premiers éléments des enquêteurs ont permis d'identifier le suspect, qui vit à Douar Kdawa, dans la région de Bouchane, tandis que la jeune fille de 17 ans serait originaire de Douar Lemâlmine.