Plusieurs élèves issus d'un même établissement public à Zagora ont fait état de symptômes laissant penser qu'il pourrait s'agir de la leishmaniose, une maladie chronique. Ces enfants ont tous été transportés à l'hôpital. Détails. La leishmaniose, maladie chronique à irruption cutanée et/ou à manifestation viscérale, serait apparue jeudi 2 novembre au sein d'un établissement scolaire public de la ville de Zagora, dans le sud du Maroc, touchant ainsi sept élèves, a révélé à Yabiladi Ibrahim Rizkou, président de l'antenne de Zagora de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH). «Les élèves ayant développé la maladie sont tous originaires du même quartier, du nom de Zawiyat Al-Birka», a-t-il souligné, attribuant l'origine et la propagation de la maladie au «manque d'hygiène, principalement dû à la pénurie d'eau que connaît la ville». En effet, la population locale souffre de pannes fréquentes d'eau potable, ainsi que «de la présence accrue de déchets dans les rues de la ville», poursuit le président de l'AMDH-Zagora. Quatre élèves ont été dépêchés à l'hôpital hier, tandis que trois autres y ont été transférés aujourd'hui, poursuit Ibrahim Rizkou, qui craint une éventuelle propagation de cette maladie chez l'ensemble des élèves de l'établissement. «Nous ne savons rien de l'identité de la maladie» Mustapha Moumen, directeur de la délégation du ministère de l'Education nationale et de la formation professionnelle à Zagora, a confié à Yabiladi que l'établissement en question est l'école Moulay Charif El-Alaoui. Le nombre d'élèves malades recensés s'élève à cinq. «Nous ne savons rien sur l'identité de la maladie. Nous avons demandé à la délégation du ministère de la Santé d'examiner nos élèves afin d'établir un diagnostic. Nous attendons les résultats des examens effectués», affirme-t-il. «Le risque qu'il s'agisse effectivement d'un cas de leishmaniose est élevé, mais nous prendrons grand soin des élèves touchés», assure-t-il. «Il n'y a aucun danger pour les élèves. Nous avons informé les autorités locales pour qu'elles fassent le nécessaire afin de lutter contre la propagation d'insectes qui transmettent la leishmaniose par piqûres.» «L'école n'est pas le lieu de propagation de la maladie, mais du quartier où résident tous ces enfants», confirme le directeur. Quid de la leishmaniose ? Les leishmanioses sont dues à un parasite du système des phagocytes mononuclées. Autrement dit, un réseau de cellules dispersées dans l'organisme, caractérisées par leur activité phagocytaire, leur mobilité et leur rôle dans le déclenchement et l'entretien des réactions immunitaires, dont l'agent pathogène est un protozoaire (unicellulaire) du genre Leishmania. Elles sont transmises par un insecte, le phlébotome. Les leishmanioses sont endémiques sur quatre continents : l'Afrique, l'Amérique centrale et du Sud, l'Asie et l'Europe du Sud. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du parasite, de son ADN et, à l'avenir, d'antigènes circulants. Les campagnes d'élimination des chiens porteurs n'ont qu'une efficacité transitoire. Les mesures prophylactiques individuelles sont destinées à éviter la piqûre des phlébotomes. Elles consistent en des pulvérisations domiciliaires et péri-domiciliaires de pyréthrinoïdes (substance chimique) de synthèse et en l'utilisation de moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes. Le port de colliers insecticides chez le chien dans les foyers de leishmaniose viscérale est recommandé.