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Un chirurgien marocain interdit d'exercice en France pratique au Maroc
Publié dans Yabiladi le 14 - 09 - 2017

Salah Ben Lahrir, chirurgien viscéral excerçant en France, s'est vu interdire la pratique de la chirurgie dans l'Hexagone suite à la mort de l'un de ses patients. Ce qui ne l'a pas empêché de s'installer à Marrakech pour continuer à pratiquer la médecine.
Salah Ben Lahrir, chirurgien viscéral et digestif, spécialiste de l'obésité, a été interdit d'exercer la médecine par la chambre disciplinaire de première instance de l'Ordre des médecins de Lorraine, indique le journal régional Le Républicain lorrain.
Il a également été mis en examen en septembre 2016 pour homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et interdit d'exercer la médecine pendant trois ans par l'Ordre national des médecins. Il est également soumis à un contrôle judiciaire. Toujours selon Le Républicain lorrain, l'enquête se poursuit au tribunal de Reims où a été dépaysé le dossier à la demande des parents.
Pourtant, deux ans et demi après la mort de l'un de ses patients âgé de 11 ans, décédé au bloc opératoire de l'hôpital clinique Claude Bernard à Metz après que son aorte abdominale a été perforée par un instrument de cœlioscopie pratiquée par le médecin, ce dernier s'est installé au Maroc, son pays d'origine. Son cabinet se trouve à Marrakech, au deuxième étage d'un immeuble du quartier Guéliz, indique la même source.
Contacté par Yabiladi, le Conseil national de l'ordre des médecins, basé à Paris, confirme que suite à une décision administrative non communicable, le Dr Salah Ben Lahrir a l'interdiction de pratiquer des actes de cœlioscopie pendant un an.
Un vide juridique «dont profite le praticien»
Sur son site web, qu'il a récemment supprimé, le chirurgien se présente comme «expert en chirurgie de l'obésité, ancien chirurgien des hôpitaux de France», ayant réalisé «2 400 interventions par anneau gastrique, 2 400 interventions par gastrectomie longitudinale et 3 000 interventions par sleeve gastrectomie, 3 000 appendectomies par cœlioscopie pendant 30 ans de parcours en France». Il précisait même que «son principe fondamental, est d'éviter une large ouverture de l'abdomen, requise dans la chirurgie «classique» réalisée par laparotomie».
Selon les avocats et magistrats que le journal régional a consulté, cette installation au Maroc peut constituer une entrave à son contrôle judiciaire mis en place fin août 2016 lors de sa mise en examen.
Le président du Syndicat national des médecins du secteur libéral, Badredine Dassouli a précisé à Yabiladi qu'un médecin interdit d'exercice en France ne doit pas exercer au Maroc, déplorant un vide juridique «dont profite le praticien». Contacté par Yabiladi, le Conseil national de l'Ordre des médecins marocains, domicilié à Rabat, n'a pas été en mesure de nous répondre. Son président, Houcine Maaouni, a exigé des preuves écrites de la décision en France à l'encontre du praticien avant de se prononcer sur son cas ou éventuellement enquêter.
Au-delà de la déontologie, le docteur Salah Ben Lahrir a-t-il le droit d'exercer au Maroc dans ces conditions ? Au royaume, l'exercice de la médecine est conditionné à l'enregistrement à l'Ordre national des médecins marocains et à la présentation d'un extrait de casier judiciaire vierge. N'ayant pas encore été condamné au pénal, mais seulement par l'Ordre des médecins français, Salah Ben Lahrir aurait pu le fournir.


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